Tes premières impressions sur cette belle victoire ?
« C’est un soulagement d’être arrivé, il était temps que ça se termine. Le près dans la brise, ça va bien deux minutes… J’ai une petite pensée pour les autres qui y sont encore. Cette étape était très, très dure, plus dure que ma victoire en 2006, alors c’est d’autant plus gratifiant et réjouissant de la remporter ».
Les clés de ton succès ?
« Je sentais bien les coups, j’étais en phase avec la météo, c’était très agréable. J’ai réussi à me sortir du pétrin dans les petits airs (Nicolas Troussel prend la tête dès le classement du 26 juillet à 19h00, et ne la quittera plus par la suite, ndr). Ensuite, c’est toujours parti par devant. J’ai eu un peu de vent, j’en ai toujours profité, donc j’ai gagné sans rien faire d’extraordinaire, tout s’est déroulé naturellement. Nous étions un petit groupe assez serré avec Christian Bos et Fred Duthil. Progressivement, le premier a gagné sur le deuxième et ainsi de suite. Je pense aussi que j’allais bien dans la pétole, avec un spi performant. Finalement, ça se joue à pas grand chose, ce sont des petits détails. J’ai l’impression aussi que ça a pas mal dormi sur les bateaux. Moi je suis resté très vigilant… »
Le secret de ta concentration dans les tous petits airs ?
« J’avais envie de jouer la gagne. Je savais que ça partirait par devant, alors je n’ai pas lâché le morceau. Comme d’habitude, je suis très motivé sur la Solitaire du Figaro. J’ai vraiment envie de faire un gros coup cette année. »
Dans quel état physique arrives-tu ?
« Je suis très fatigué, d’autant qu’on a fait des changements de foc aujourd’hui. J’ai dormi par tranches de 15 minutes. Hier, j’ai dû me reposer deux ou trois quarts d’heure, aujourd’hui, une demi-heure et le premier jour, un peu plus…Je pars sous voilure réduite, avec grand-voile un ris et tourmentin pour regagner Vigo. Je vais me reposer un maximum pendant ce convoyage. J’ai vraiment envie de me retrouver dans un bon lit ! »
Les écarts vont être très importants… tout est déjà joué ?
« Je ne m’attendais pas à tant d’écart. J’étais le premier à toucher le vent d’ouest. J’ai du faire 70 milles de près tandis que les autres vont devoir en faire 110 ou 120. Peut-être certains se disent-ils que pour eux, cette Solitaire, c’est fini. Mais je sais que même après les deux premières étapes, tout est jouable. Car la dernière est un sacré morceau. Les endroits où nous allons passer par la suite sont aussi propices à créer de grands écarts. Même si j’ai beaucoup d’avance aujourd’hui en Espagne, je ne considère pas que c’est gagné ! »
Source : La Solitaire