Nicolas Lunven pour une 2ème solitaire



Premier bizuth et 14e au classement général en 2007, Nicolas Lunven est de retour sur la Solitaire du Figaro, cette fois à bord de FONCIA. Une « deuxième » que le skipper vannetais de 25 ans aborde avec une certaine sérénité, après une saison très riche en navigations. « Je préfère arriver chaud, qu'arriver trop frais » confie-t-il à la veille de convoyer son Figaro Bénéteau 2 vers La Rochelle, ville de départ de cette 39e édition. Rendez-vous sur la ligne le 25 juillet prochain pour 1880 milles de course, sous les regards avisés de ses pairs au sein du Team FONCIA : Alain Gautier et Michel Desjoyeaux.


Nicolas Lunven se retrouve cette année aux commandes de FONCIA, après le forfait d'Alain Gautier, occupé par ses nouveaux engagements auprès d'Alinghi en vue de la prochaine Coupe de L'America. Pour cette 39ème édition de la Solitaire, le Team FONCIA s'agrandit avec un passage de témoin entre deux anciens vainqueurs et un jeune skipper en devenir.

L'écueil de la « deuxième fois », pour tout sportif, est l'exigence de faire mieux que la précédente. « Nico » Lunven avoue lui-même que ce sera difficile. « Plus on avance, plus il est difficile de progresser. Mais cette année, j'ai le sentiment d'avoir beaucoup appris. La météo, la navigation, la gestion de la course, le sommeil, un tas de choses que je ne maîtrisais pas bien l'année dernière... l'idée est de concrétiser tout cela ». Le marin a en effet enchaîné courses et entraînements tout au long de la saison : stages en double à Port La Forêt, Transat AG2R (où il termine 5e avec Jeanne Grégoire sur Banque Populaire), Course des Falaises, Record SNSM et tout récemment, les premières étapes du Tour de France à la Voile. « Je ne suis pas du tout dans une optique où je me dis : avant la Solitaire, il faut que je me repose six mois. J'ai tellement à apprendre ! Il faut que j'accumule les navigations sur tous les supports, avec des gens différents. Je ne veux pas arriver frais sur la Solitaire, je veux arriver chaud... sans pour autant arriver cuit ! »

Histoire d'élever de quelques centimètres la barre à atteindre, Nicolas aimerait terminer dans les dix premiers. « Mais ce chiffre me fait peur. Ce ne sera vraiment pas simple. L'année dernière, il me semble qu'il y avait un fossé entre la 14e et 10e place. Aujourd'hui, sur les 51 inscrits, 20 concurrents peuvent gagner. Je pense notamment à Fred Duthil et à Gildas Morvan, qui sont aussi des amis ». Comme chaque année, la liste de départ est intimidante. Mais Nicolas est plutôt du style décomplexé, sans toutefois pécher par excès de confiance. « Je me dis qu'il faut que je navigue à ma façon, que je suive mon propre fil conducteur pendant la course, sans me préoccuper des uns et des autres. C'est comme cela que je me fais le plus plaisir, même si je commets des erreurs. Il ne faut pas trop que je cogite, ni que je me mette la pression, ça ne marche pas avec moi. En ce qui concerne la course, j'ai moins d'appréhension que l'année dernière, même si j'ai moins d'expérience que la jeune génération à laquelle j'appartiens comme Christopher Pratt, Eric Péron, Ronan Treussart ou Thomas Rouxel. Mais ce manque d'expérience est aussi, parfois, une chance. Mon approche de la course est peut-être moins formatée. »

« Ça ira », tel pourrait être l'adage de ce jeune marin qui refuse de s'inquiéter et préfère vivre pleinement le moment présent. « J'aime être seul sur un bateau et j'aime la voile au sens large du terme, être sur l'eau tout simplement ». C'est peut-être là le secret de la performance : du bien-être avant toute chose. Le 14 août à l'Aber Wrac'h, nous saurons si cette deuxième Solitaire du Figaro aura été pour Nicolas une partie de plaisir...


Nicolas Lunven en quelques mots
Né en novembre 1982 à Vannes, Nicolas y vit toujours. Sa découverte et son apprentissage de la mer se font par la croisière, à bord du Centurion 32 familial, entre escapades vers les côtes anglaises et virées en Espagne. Le père, Bruno, participe plusieurs fois à la course de l'Aurore et s'illustre même en remportant 2 étapes, en 1974 et 1977. Mais le jeune Nicolas est d'abord porté sur la course en équipage : Tour de France à la Voile, régates en IRC. La bascule vers le solo a lieu en 2005 lorsqu'il emprunte le Figaro de Fred Duthil pour préparer le Challenge Espoir Crédit Agricole. Il termine finalement second, juste derrière Christopher Pratt. En 2006, alors qu'il termine son stage en entreprise (études de commerce), et qu'il est sur le point d'entrer dans la vie active, un coup de fil de Charles Caudrelier (rencontré plus tôt sur le TFV), va donner un nouveau tournant à sa carrière. Ce dernier lui propose de disputer la Solitaire 2007 à bord de Bostik. Cette année, il bénéficie de deux autres « parrains », Alain Gautier, qui lui a confié la barre de son Figaro FONCIA, et Michel Desjoyeaux au sein du Team FONCIA.


Source : Team foncia