Vendée Globe / Cap sur les sables d’Olonne pour Bernard Stamm

C’est aujourd’hui, en soirée, vers 21 heures, que Cheminées Poujoulat largue les amarres de Brest, son port d’attache, pour rejoindre les Sables d’Olonne d’où le départ du Vendée Globe sera donné le 9 novembre prochain. Bernard Stamm et son équipe seront aux Sables samedi matin.

Un bateau prêt
Tout est OK, le planning a été respecté et Cheminées Poujoulat est paré pour l’Everest de la voile. Les derniers essais ont eu lieu hier matin, c’est dire si le calendrier de l’équipe de Stamm était callé/serré… Bien entendu, le convoyage jusqu’à Port Olonna sera une occasion de plus pour tester deux ou trois petites choses. «L’objectif, c’était de n’avoir plus rien à faire une fois arrivés aux Sables. A la fois, sur ce genre de bateau, on peut trouver de quoi s’occuper pendant 10 ans si on cherche bien. Nous avons fait ce que nous voulions réaliser sur Cheminées Poujoulat, plus un gros travail de contrôle et de fiabilité. Il n’en reste pas moins vrai, qu’en course, personne n’est à l’abri de la casse

Un marin serein…
Bernard Stamm quitte son domicile pour plusieurs mois. Il fait ses bagages, passe vite fait chez le dentiste, en sort avec la moitié de la bouche anesthésiée, s’arrête à l’école récupérer ses filles pour un dernier déjeuner à la maison avant un bon bout de temps. Une séance d’entraînement physique plus tard, il rejoint, sur le port de commerce de Brest, Tanguy Cariou, Jean François Quéméneur et Emeric lynch, les membres de son équipe qui feront le convoyage avec lui. Ça ressemble à une course contre la montre, mais c’est en réalité le rythme habituel de Bernard depuis longtemps. «A une certaine période, j’ai pu paraître un peu tendu auprès des gens qui bossent avec moi. Mais c’était pour éviter que ce soit la guerre dans les dernières semaines, pour que nous puissions être sereins comme nous le sommes. J’anticipais en fait et ils devaient me prendre un peu pour un dingue. Il n’empêche que j’ai pu vraiment me reposer sur eux et que notre programme a été respecté».

… mais vigilant
C’est à la barre de Cheminées Poujoulat que Bernard prendra le départ du Vendée Globe, un bateau racheté à Jean Pierre Dick que Bernard et son équipe ont quasiment totalement ‘révolutionné’ depuis lors. Le précédent 60 pieds de Stamm était son œuvre. Il l’avait construit de ses mains. La différence est de taille. «Je le connaissais par cœur, il était docile, on était très copain. Celui-là, on est presque copain, mais comme avec un pote un peu caractériel. Je ne lui fais pas une confiance aveugle. Je vais rester sur mes gardes un bon bout de temps, je pense, même si nous avons tout contrôlé. Il fait encore des trucs que lui veut faire. Bien entendu, je ne le compare pas à un être vivant. Si la direction de ta voiture lâche, elle fait un peu ce qu’elle veut, non ? ça peut sembler un peu parano comme vision, mais c’est sûrement dû à mon extrême perfectionnisme et à mon habitude de mettre en doute tout ce qu’on a fait. Comme je n’ai pas construit ce Cheminées Poujoulat, il reste une part de mystère, des choses qui m’échappent, que je n’ai pas suivies de A jusqu’à Z. Evidemment, c’est différent. Mais c’est une situation qui ne me pose pas de vrai problème, parce que Cheminées Poujoulat est aussi prêt qu’il pouvait l’être. On a fait ce que nous avions décidé de faire, c’est l’essentiel ». Tanguy Cariou, le sage consultant de Bernard Stamm qui suit le projet depuis qu’il a participé à la Transat Jacques Vabre aux côtés de Bernard Stamm sur ce même bateau apporte son expertise aux propos de Bernard : «Nous avions un programme ambitieux en termes de performance et d’évolution du bateau. Au final, c’est un bateau sain et complet et c’est ce que nous souhaitions ».

Source : Bernard Stamm