Record / Sodeb'O aux Canaries en trois jours

Bye, bye Madère, voici déjà les Canaries pour Sodeb'O qui coupe aujourd'hui la latitude de l'archipel espagnol après seulement trois jours de mer ! Depuis 5h30 ce matin, la vitesse moyenne du maxi trimaran sur 24 heures dépasse les 23 noeuds, ce qui donne la teneur de cette gigantesque glissade alizéenne qu'effectue actuellement Thomas Coville .

Parti de Brest mardi, le skipper a vraiment réussi à fermer l’œil que jeudi matin et s’est offert aussi son premier petit déjeuner. « Je commence tout juste à m’occuper de moi, » confiait-il hier à la mi-journée. « Je vais enfin enlever mon ciré et mes bottes, ce que j’aurai pu faire avant mais j’ai passé tout mon temps à barrer et manœuvrer. Je dois encore changer de gennaker cet après-midi, ranger le petit et hisser le grand, un manœuvre assez physique donc je vais dormir, manger et m'hydrater avant d’attaquer. »

Oui, le rythme n’est pas très tendre pour le marin mais c’est bien celui à tenir pour rivaliser avec la performance de Francis Joyon qui sur cette partie du parcours, avait vraiment mené sa « fusée » IDEC pied au plancher et explosé les compteurs avec un temps de 6 jours, 16 heures et 58 minutes à l’Equateur. Sodeb’O a ce matin 80 milles d’avance sur le détenteur mais la route est encore bien longue…

Madère, les Canaries, le Cap Vert, des coins de paradis pour les amoureux du surf, du kite ou de planche à voile. Pour les marins, et surtout les marins pressés comme Thomas Coville, cette région de l’Atlantique est synonyme de trêve estivale après le Golfe de Gascogne et avant les galères du pot au noir, le casse-tête de Sainte-Hélène et la vie au royaume des ombres, à l’approche des 40èmes.

Départ de Brest :


Alors Thomas oublie l’automne brestois. Il se charge en U.V., fait marcher au mieux son bateau et profite. « Ce sont les dix jours estivaux du début du voyage. Il fait vraiment bon à bord, l’eau est chaude et Sodeb’O glisse avec facilité sans se faire mal, » avoue-t-il. « J’ai mis du temps à entrer dans le rythme après le départ. Je n’arrivais pas à me dire « ça y’est, on est parti pour le tour du monde ». C’était un sentiment étrange, j’étais préoccupé par le trafic et l’état de la mer, avec l’angoisse d’abîmer le bateau. Et là, je n’ai aucun pépin technique et tout s’enchaîne parfaitement. »

Source : Sodeb'O