Vendée Globe / Peyron persiste et signe

Chaque nuit, Loïck Peyron accélère un peu et distance légèrement ses adversaires. Dans une descente de l’Atlantique Sud qui n’est pas une partie de plaisir, les variations de vent dans une mer agitée obligent à déplacer régulièrement les masses à l’intérieur du bateau. Plusieurs centaines de kilos de voiles et de sacs à transbahuter de l’avant vers l’arrière et inversement. Au pointage du matin, les vitesses varient entre 16 nœuds (Peyron) et 13,1 nœuds (Jourdain). Des différences qui s’expliquent par les oscillations du vent en force et pression, ce qui contraint les solitaires à rester vigilant.



Solide comme le granit, Loïck Peyron (Gitana Eighty) n’en finit plus d’éclairer ce Vendée Globe de son talent et de sa régularité. Cela fait plus de douze jours maintenant qu’il mène la flotte. Psychologiquement, être en tête n’est pas forcément reposant. Le chef de file montre la voie, celle à prendre ou à ne pas prendre. A la moindre approximation, la meute n’en fera qu’une bouchée. Certains skippers ne se cachent pas qu’ils préfèrent rester en retrait, pas loin derrière évidemment, mais dans une position d’observateur attentiste. Car l’important, comme dans toutes courses, est la ligne d’arrivée. Peu importe que quelqu’un mène les trois quarts du temps s’il se fait doubler juste à la fin.

15ème jour de course :




Avec l’expérience de 30 ans de course au large, Loïck Peyron a appris à gérer cette pression. Il sait même l’inverser lorsque, chaque nuit, il grappille quelques milles sur ses adversaires. A l’exception de Sébastien Josse (BT), 2e, et Mike Golding (Ecover), 6e, tous ses poursuivants directs du groupe tête ont perdu une quinzaine de milles dans la nuit sur le leader. 16 nœuds de moyenne pour Peyron sur la dernière heure, contre 13 à 15 pour ses poursuivants. En période de nouvelle lune, les nuits sont noires. Dans cette obscurité totale, sur une mer mal pavée, Loïck Peyron continue d’appuyer sur l’accélérateur et rappelle une fois de plus qu’il mène ce Vendée Globe en patron.

Derrière Peyron, les places ne varient guère depuis lundi soir. Seuls Armel Le Cléac’h (Brit Air), Vincent Riou (PRB) et Mike Golding se tiennent en moins de 6 milles et peuvent s’échanger leurs places de 4e, 5e et 6e à chaque classement. Quant à Jérémie Beyou (Delta Dore), il n’est plus qu’à 125 milles du port de Recife (Brésil) où il compte réparer ses barres de flèche cassées. Il devrait y arriver la nuit prochaine. Après une ascension dans son mât, il a pu constater qu’une pièce mécanique reliant la barre de flèche au mât était cassée. Reste à savoir s’il pourra la réparer sans assistance pour rester en course…


Crédit Photo : Loïck Peyron/Gitana Eighty/Vendée Globe
Source : Vendée Globe