Vainqueur du Vendée Globe 2004-2005, le skipper de PRB repart en campagne avec autour du cou l’étiquette de tenant du titre. A l’intérieur de son plan Farr orange, entre deux coups d’oeils espiègles sur l’écran de son ordinateur - où s’affiche une magnifique dépression datée au 9 novembre ! -, Vincent a répondu à nos questions. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aborde cette deuxième circumnavigation sans aucun état d’âme.
Comment te sens-tu à 10 jours du départ…
« Simplement pressé de partir. Je suis comme tout le monde, en stand by, en attente. Les 10 jours qui précèdent ne sont pas les moments les plus rigolos de la course… Aujourd'hui, le bateau est prêt alors on a qu’une envie, c’est prendre la mer. Cela fait 3 ans et demi qu’on prépare le projet, il y a un moment où il faut aller naviguer ».
Les mauvaises fortunes techniques subies ces dernières années ont-elles laissé des traces ?
« Je pars bien en confiance à bord de PRB. Je n’ai pas eu de souci de préparation avec mon bateau, juste des déconvenues techniques, des choses qui peuvent arriver sur tout type de course, qui peuvent encore arriver et à tout le monde. Il faut être fataliste face à cela. Parce qu’il n’y a aucun remède miracle contre les problèmes qu’on a eu. Cela ne sert à rien de se faire des nœuds au cerveau. Le mieux, c’est d’avancer pour être prêt dans une semaine et pendant la course. »
L’étiquette de tenant du titre, est-ce une lourde charge ?
« Ce n’est pas lourd à porter. Le passé, c’est le passé. Je ne suis pas là pour parler, ni pour penser au Vendée Globe 2004-2005, mais pour faire le Vendée Globe 2008 2009. C’est une nouvelle course, une nouvelle aventure. La donne a pas mal changé et ce serait une erreur que de l’appréhender de la même manière qu’il y a 4 ans. Les bateaux ont changé, le plateau va faire que le niveau de compétition sera plus élevé. Tout le monde a plus d’expérience. Les choses sont différentes. »
Avec cette nouvelle donne, peut-on s’attendre à un rythme plus élevé ?
« Ce sera un rythme normal. Ça reste des solitaires avec deux bras, deux jambes et une tête, je ne vois pas comment ils vont aller beaucoup plus vite que d’habitude. On a déjà eu des courses en solo avec le plateau rassemblé, ça ne paraissait pas très différent de ce qu’on a pu connaître précédemment, il n’y aura pas de révolution à ce niveau là. Mais la donne stratégique sera plus complexe parce qu’il y aura plus de monde sur le plan d’eau. »
Tu apparais serein et sûr de toi, est-ce une façade ?
« J’essaye de ne pas me poser de question et je pense qu’il n’y a pas à s’en poser. Il y a juste une course à faire, une course de bateaux à voile. On est bien armé pour prétendre faire de belles choses. Il faut rester bien concentré et essayer de bien faire son boulot et normalement, tout devrait bien se passer. Sur ce genre d’épreuve, et en général dans notre sport, si on se pose trop de questions, c’est plus handicapant qu’autre chose. Moi, j’ai la chance d’avoir l’expérience du Vendée Globe, donc, je sais à peu près ce qui m’attend et où je vais. Je ne vois aucune raison de me faire de la bile, de ne pas être serein et détendu. J’ai fait le choix tout seul comme un grand d’y aller et je suis content d’y aller. Maintenant, il ne reste plus que le sport ».
A quoi vas-tu occuper ces dix derniers jours ?
« Je vais me reposer, faire de la météo, m’occuper de mes partenaires puisqu’on a des opérations avec eux tous les jours… c’est un bon train train quotidien, très bien organisé depuis maintenant 15 jours, on n’a pas de raison d’en changer d’ici le départ. »
Source : Vendée Globe