Cap Istanbul / Erwan Tabarly raconte


Deuxième nuit en mer pour la flotte et très peu de sommeil au compteur du skipper d’Athema qui compte bien profiter d’un vent plus établi il y a peu pour récupérer et être à nouveau d’attaque pour la fin du parcours :« Antonio, s’est sauvé cette nuit… il n’y a que lui qui soit passé ! On était tous complètement encalminé sans vent… Ca a été le cas plusieurs fois dans la nuit. On est reparti il y a une demie heure car on a touché du vent frais qui a l’air établi et le classement a dû changer encore. Les conditions sont maintenant convenables et il est temps car la nuit a été difficile. On est resté coincés toute la nuit. Dans ces conditions, on ne peut pas dormir, on est obligé d’être dessus en permanence.»« Actuellement, je navigue dans 12 nœuds vent, à 6,5 noeuds environ et sur la route … Ce sont des milles qui nous rapprochent du but ! En attendant le prochain épisode de la météo, qui sera peut être l’établissement de la brise thermique qui peut perturber ce flux. Ce n’est pas encore établi sur du long terme ! »

« La flotte s’est un peu dispersée maintenant qu’on a touché du vent les uns après les autres. Dès qu’il y a en a qui touche du vent, il s’échappe… le tout c’est de prendre le bon wagon et de partir dans les premiers ! »

Source : Athéma Voile

Gitana 13 à deux jours du but

Parti de Hong-Kong le 14 août dernier pour tenter d’établir un nouveau temps sur la Route du Thé, le maxi-catamaran aux couleurs du Groupe LCF Rothschild est à quelques centaines de milles de son but : précisément 385 milles en fin de matinée. Mais malgré la courte distance restant à parcourir à Lionel Lemonchois et à ses équipiers, Gitana 13 n’est pas attendu à Londres avant jeudi 25 septembre au matin … Et pour cause, un vilain vent de Nord-Est et une mer démontée compliquent la tâche des dix marins du Gitana Team.

Ce mardi matin à 11h, alors que Lionel Lemonchois et ses hommes ont entamé leur 40ème jour de mer, le maxi-catamaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild croisait à 20 milles au large de la chaussée de Sein et filait plein Nord en direction de la Pointe Bretagne. Ainsi, Gitana 13 devrait franchir la latitude de l’île d’Ouessant en début d’après-midi : « C’est assez drôle de revenir dans des coins bien plus familiers. Nous sommes passés au large de notre port d’attache de la Trinité-sur-Mer ce matin, non sans une petite émotion pour les cinq d’entre nous qui ont réalisé l’ensemble de la campagne. Gitana 13 avait largué les amarres fin novembre, il y a donc près de dix mois ! » confiait le navigateur embarqué.

La nuit dernière, l’équipage de Gitana 13 a essuyé un fort coup de vent, comme nous le décrivait Dominic Vittet : « la mer nous a freiné toute la nuit, elle était hyper cassante et l’anémomètre a grimpé jusqu’à 33-34 nœuds sur le pont ! Depuis, le vent est un peu moins fort mais toujours aussi mal orienté (vent de Nord-Est qui oblige Gitana 13 à remonter au près). Par contre, la mer ne nous fait pas de cadeaux. Le bateau tape beaucoup et il n’aime vraiment pas ça ! Tout comme nous.» En effet, entre les manœuvres intenses sur le pont et le chaos des vagues qui exclu tout sommeil dans les bannettes, les hommes de Gitana 13 ont très peu dormi depuis leur passage au large du cap Finisterre, dimanche après-midi. Mais, malgré la fatigue et compte tenu des parages à fort trafic maritime qu’aborde actuellement l’équipage, la vigilance demeure essentielle.

Le temps étant un sujet de prédilection à bord de Gitana 13, les équipiers élaborent déjà calculs et statistiques sur leur tentative de record et plus particulièrement sur les jours passés à tirer des bords contre vents et courants : « Nous nous sommes amusés à un petit calcul. Cela fait aujourd’hui 40 jours que nous avons quitté Hong-Kong et depuis notre départ nous avons fait quasiment 20 jours de près, soit la moitié de notre voyage … Car hormis l’Océan Indien, qui nous a offert des glissades mémorables et la remontée de l’Atlantique Sud, entre Bonne Espérance et l’équateur, je crois que l’on peut dire que la météo n’a pas été des plus clémentes avec nous ! D’autant plus quand on connaît l’aversion de notre beau navire pour ces conditions de vent de face.»

Pour le « géant » aux couleurs du Groupe LCF Rothschild, le plan de route des prochaines heures est établi. Il est, en effet, prévu que Gitana 13 poursuive sa remontée plein nord, et ce jusqu’aux côtes anglaises, afin de s’abriter de la mer formée qui sévit également en Manche. Puis débutera alors une longue remontée au louvoyage jusqu’à l’entrée de la Tamise ; une arrivée jeudi 25 septembre au petit matin est toujours d’actualité.

Source : Gitana Team

Cap Istanbul / Menu Gastronomique pour cette 2ème étape


Il n'aura rien manqué à cette étape entre Cagliari et Marzamemi : en entrée une bataille tactique en baie de Cagliari, en plat de résistance une longue chevauchée sous spinnaker et en dessert, une bataille au près le long des côtes de Sicile. Même le trou normand était prévu sous la forme d'une panne de vent en baie de Sciacca. Avec comme surprise du chef, la prise de pouvoir d'un outsider complet, Antonio Pedro da Cruz (Baïko).


La nuit sicilienne n'a pas été douce pour tout le monde. Après une arrivée en fanfare sur la pointe nord-ouest de l'île où toute la flotte s'est alignée sous spi pour entrer dans la nuit à la hauteur de Marsala, les navigateurs de la « Capitale Européenne de la Culture – Cap Istanbul » ont vu le vent les quitter progressivement à mesure qu'ils approchaient de la première marque de parcours en baie de Sciacca. Pendant plusieurs heures, dans une baie sillonnée par les pêcheurs au lamparo, les solitaires ont du composer avec des vents faibles et variables, quand ils n'étaient pas tout bonnement arrêtés dans la pétole.

Jeu cruel

A ce petit jeu de l'intuition et du hasard, Antonio Pedro da Cruz, le skipper de Baïko, déjà en tête de la flotte à la marque de parcours, creusait brutalement l'écart pour se retrouver propulsé à la fin de la nuit avec près de 15 milles d'avance sur les autres concurrents. Il est parfois des marmitons qui, pris d'une inspiration subite, dépassent, le temps d'une recette de cuisine, les chefs cuisiniers. Antonio, plutôt habitué au ventre mou du classement, voire aux queues de peloton a, semble-t-il, trouvé cette nuit la formule magique. Toujours est-il que quand Baïko naviguait à près de 6 nœuds, l'essentiel de la flotte restait engluée en baie de Sciacca. La Méditerranée est cruelle parfois, qui peut transformer un petit décalage en écart irrémédiable en moins de temps qu'il ne faut à une bonne fée pour faire d'une citrouille, un carrosse. D'autres, à l'inverse, perdaient gros comme Fred Duthil qui passait de la position de leader du groupe à la vingtième place. Le tout petit temps comporte une part d'aléatoire indéniable.

Retour des gros bras

Il restait alors ce matin près de quatre-vingt milles à parcourir à la flotte des Figaristes... Commençait alors un long louvoyage le long des côtes de Sicile. Devant Porto Empedocle, le vent fraichissait alors que le ciel se couvrait rapidement. C'est alors un vent de près de vingt nœuds qui attendait les navigateurs solitaires. Nul doute qu'à ce stade de la course, l'état de fraicheur des marins, l'acquisition des automatismes devenaient déterminants. Petit à petit, les gros bras du circuit Figaro remontaient vers les avant-postes de la course alors que quelques navigateurs, sûrement talentueux mais pas encore totalement rompus aux exigences du circuit, perdaient pied petit à petit. Aux avant-postes, on ne trouvait plus que des habitués des places d'honneur : Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) suivi de près par Laurent Pellecuer(Docteur Valnet Aromathérapie), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles), Jeanne Grégoire (Banque Populaire)...Même si l'on sait que la Méditerranée est friande de retournement de situations, à bord de Baïko, Antonio Pedro da Cruz possédait suffisamment d'avance pour ne pas s'inquiéter du retour des croque-mitaines. Cendrillon a de quoi voir venir...

Source : Cap Istanbul