Vendée Globe / Paroles de marin


Michel Desjoyeaux est sorti du pot-au-noir et a repris une vitesse constante. Derrière, Marc Guillemot s’est emparé de la quatrième place aux dépens de Samantha Davies, toujours fortement ralentie par une dépression orageuse.

C’est reparti pour Mich’ Desj’ après quasiment 20 heures d’arrêt-buffet dans le pot-au-noir. Le leader a repris sa course en avant vers les Sables d’Olonne encore distant de 3200 milles. C’est à 6h15 ce matin que Michel Desjoyeaux a franchi l’équateur à vive allure, après 71 jours et 17 heures de course. En 2001, Desjoyeaux Michel avait mis 79 jours 12 heures pour revenir dans l’hémisphère Nord. Et en 2005, Vincent Riou avait coupé l’équateur après 72 jours 14 heures de course. Une journée de mieux donc que Riou, en étant reparti 42 heures après le départ et avec un parcours plus long de 1160 milles (environ trois jours de navigation). Autant dire que le rythme de ce 6e Vendée Globe est nettement plus élevé que les précédents. Toujours en 2001, Desjoyeaux avait rallié l’équateur aux Sables en 13 jours 15 heures. Ce qui, à la même vitesse, le ferait arriver le 2 février au soir. Mais la différence de performance entre 2001 et 2009 peut laisser envisager une arrivée dès le 31 janvier au mieux… A suivre.

Derrière, Marc Guillemot réalise la bonne opération de ces derniers jours. Il transforme 336 milles de retard il y a 2 jours en 4 milles d’avance au pointage de 11h. Marco fait son retour dans le quatuor de tête qu’il avait quitté dès le deuxième jour de course. Armel Le Cléac’h, qui a enfin retrouvé un alizé constant, va devoir surveiller ses arrières…


Michel Desjoyeaux, Foncia, message de la nuit :
« Bon, ben ça, c'est fait ! ce n'est plus à faire, puisque c'est fait!6H14'10" ce mardi 20 janvier 2009, Foncia coupe l'équateur pour ladeuxième fois dans ce Vendée Globe, et à vive allure, en plus ! Je croisque j'avais pas payé le péage à la descente, normal, y avait personne dans laguérite ! Là, y m'ont pas raté, j'ai cotisé, pour 2 !Mich et son fidèle coursier
A vos calculettes !Je relève les copies à 11H15
»

Marc Guillemot, Safran, hier :

Il y a une bonne pression de vent depuis ce week-end, du coup ça permet à Safran de bien glisser et de réduire l'écart entre Samantha et moi. Ca fait du bien au moral, et vu la situation météo assez compliquée, je suis dans une position plus favorable qu'elle. Je me casse la tête pour trouver le petit trou de souris et grimper plus au nord, mais ce n'est pas évident. J'ai des objectifs un peu plus ambitieux que d'arriver 4ème. C'est peut-être un peu prétentieux, mais après Roxy, l'objectif suivant, c'est Brit Air. S'il y a moyen de faire mieux que quatrième, je vais m'y atteler. Je ne dis pas que je vais dépasser Brit Air demain, mais me rapprocher le plus possible peut changer les choses au niveau du classement. Quand on est en course, on a deux choses en tête, d'abord l'arrivée, ensuite le classement. »


Samantha Davies, Roxy ,hier :
« Ça va doucement, sur Roxy... Je ne suis pas trop contente. C'est un peu frustrant, mais je ne peux pas faire mieux. Il y a une grosse bulle sans vent et je ne peux passer ni à gauche, ni à droite. Marc arrive avec du vent : je n'ai plus rien ici, mais j'essaye de naviguer au mieux. Je n'ai plus beaucoup d'avance sur lui, ça va être la course. J’ai mangé mon repas de Noël, hier… On a eu jusque là des conditions tellement dures, avec le bateau qui bouge beaucoup... Puis hier, c'était la première fois où Roxy était assez tranquille, pour pouvoir cuisiner une bonne bisque de langouste ! En même temps, comme j'étais déprimée avec la vitesse, je me suis dit que ça allait me faire du bien de manger. Puis, j'ai buté sur une dépression orageuse qui passait devant : j'avais de petits espoirs d'attraper du vent, mais elle est passée trop vite. Cette nuit et demain, il y en aura encore, mais ça va être compliqué de passer d'un vent plutôt ouest à un vent plutôt est. J'ai aussi eu un bon moment, assez calme, avec les voiles qui claquent et un peu de houle résiduelle. Du coup, j'en ai profité pour monter très, très vite en haut du mât. Comme on ne fait pas ça tous les jours, j'ai pris des photos depuis la deuxième barre de flèche ! »

Source : Vendée Globe