Figaro / Isabelle Joschke,"J'ai très envie de partir"

Les quatorze concurrents de la Transat BPE sont déjà dans les starting-blocks. Isabelle Joschke, à bord de Synergie, est prête et impatiente de prendre le large à l’assaut de l’Atlantique. En attendant, elle enchaîne réunions et interviews, tout en essayant de se ménager quelques moments de tranquillité pour plancher la météo. La course a déjà commencé. Ses impressions à quelques heures du coup d’envoi, dimanche 5 avril à 15 h au large de Belle-Île, cap sur Marie-Galante.


J - 1 avant le départ. Tu attends ce moment depuis longtemps. Comment te sens-tu ?
« J’ai très envie de partir ! Le bateau et moi, nous sommes prêts. Tout le matériel est à bord. Il ne reste plus qu’à embarquer les produits frais. Je consulte les fichiers météo qui se précisent de jour en jour. Je me sens déjà un peu dans la course. »

Comment s’annonce la première partie de la course, la sortie du Golfe de Gascogne, sur le plan météorologique et stratégique ?
« Pour l’instant, les prévisions météo ne sont pas très claires. Nous partirons dans du petit temps et nous croiserons rapidement une dépression. Cela ne va donc pas être de tout confort puisque nous naviguerons probablement au près pendant quelques jours. Il va y avoir des choix stratégiques importants à faire. En tout cas, ce ne sera pas l’autoroute des alizés. Sur le plan stratégique, je compte prendre le moins de risques possibles et rester très réactive, parce que les fichiers évoluent beaucoup. Il ne faut pas s’enfermer dans un schéma, mais au contraire être capable d’analyser et de s’adapter si la situation n’est pas celle que l’on attendait. Il va donc falloir gérer la fatigue pour être capable de prendre les bonnes décisions ».

Le prologue de samedi dernier, entre Concarneau et Belle-Île a-t-il donné le ton de la transat ?
« Oui, le prologue a vraiment montré qu’il y a des coureurs très expérimentés sur le support et sur ces petits parcours. Ils ont prouvé qu’ils avaient vraiment le dessus et font peu d’erreurs. Ils gèrent bien les manœuvres, l’observation du plan d’eau, l’anticipation… C’est sûr que ceux qui ont une longue d’expérience partent avec moins d’appréhension. Mais, je pense aussi que sur une transat, la stratégie joue beaucoup. De même que la gestion du marin. Et là-dessus, je pense que j’ai une carte à jouer. Même si, vu le niveau sportif, je sais que cela va être difficile. Il y a forcément un peu d’inquiétude. »

Tes objectifs ?« Finir dans la première moitié de la flotte, et si c’est dans les cinq premiers, je serai très heureuse ! »





Source : Isabelle Joschke