la Solitaire du Figaro / Première étape : Les plus courtes sont les meilleures ?

Jeudi à 13 heures, les 52 solitaires partent à l’assaut de la première des quatre étapes de cette 40e édition. Sur le papier : une simple traversée du golfe de Gascogne en direction de La Corogne. En réalité, 345 milles qui s’annoncent d’abord imprévisibles puis ponctuellement ventés, avec du près pour commencer et du portant mollissant pour conclure. Place à la stratégie et peut-être, d’ores et déjà aux grands écarts.

Sur La Solitaire, les étapes les plus courtes sont parfois les meilleures. Celle qui attend dès jeudi après-midi les 52 skippers de La Solitaire du Figaro est en théorie la plus simple : c’est la plus petite en terme de distance (345 milles) et la moins tarabiscotée en ce qui concerne le parcours. Toutefois, la météo estivale va perturber ce tracé presque rectiligne entre Lorient et la Corogne pour donner aux marins une ouverture à la fois technique et stratégique. Entre un anticyclone qui s’invite au début et le passage d’un front vendredi soir, il faudra veiller, premièrement, à ne pas tomber dans les griffes de la pétole, puis à ne pas faire d’erreur d’aiguillage pour aller chercher la pression.

Crédit : Elodie Allaire / La Solitaire 2009

Jeudi à 13h00 devant la petite baie de Gâvres, c’est Jean-Michel Barrault, le créateur de la course en 1970, du temps où elle s’appelait l’Aurore, qui sera chargé de libérer les marins de leurs attaches terrestres. Après un premier bord de près de 2 ou 3 milles, les solitaires se dirigeront vers le plateau des Birvideaux (Grand Prix GMF Assistance) situé à une douzaine de milles dans le sud-ouest de l’Ile de Groix. Ensuite, la voie sera entièrement libre et dégagée : ces haut fonds rocheux signalés par un phare de 30 mètres seront la seule marque de parcours à respecter (à tribord) jusqu’à la ligne d’arrivée.

Côté météo, le menu de cette étape inaugurale est complet : petit temps, près soutenu, portant… Un vent de nord-nord-ouest d’une dizaine de nœuds devrait d’abord accompagner la flotte dans les premières heures de course, puis, c’est l’incertitude. Une cellule anticyclonique circule dans le golfe de Gascogne et devrait traverser la zone où progressent les bateaux. Il faut donc s’attendre à une soirée et une première nuit dans du vent faible et variable en direction. D’emblée, la difficulté consistera à ne pas se laisser distancer dès les premiers milles de course, à ne pas s’embourber dans un trou sans air. Car les premiers de la meute seront aussi les plus prompts à recevoir le souffle de sud puis de sud-ouest annonçant l’arrivée d’un front. Ce dernier balayera la flotte vraisemblablement dans la nuit de vendredi à samedi amenant au passage 25 nœuds de vent moyen, avec des rafales à 35 et des grains orageux. Pour aller chercher ce flux soutenu, une grande partie de la flotte choisira probablement d’optionner au large, cap à l’ouest… Un pari stratégique à prendre face aux partisans d’une route plus directe vers les côtes espagnoles. Avec la rotation au nord-ouest derrière ce front, place enfin aux allures portantes. Mais ce vent favorable au début (20 à 25 nœuds) devrait s’essouffler progressivement aux abords des rochers de La Galice. Une fois de plus, ce sont les premiers qui seront les mieux servis… Au final, cette entrée en matière promet d’être particulièrement intéressante. Il y aura « du jeu et peut-être déjà de gros écarts en Espagne » commente Jacques Caraës, le directeur de course. Réponse dans la nuit de samedi à dimanche, date d’arrivée possible des premiers concurrents.


Source : La Solitaire du Figaro