Un pas en avant, deux pas en arrière. Le dénouement de l'ultime et dernière étape de l'Istanbul Europa Race n'aura pas été sans heurts ni peine pour les poursuivants de Michel Desjoyeaux, grand vainqueur, à bord Foncia, dans le cœur de la nuit brestoise. Pour les autres, la remontée du goulet de Brest a pris des allures de chemins de croix jusqu'en début d'après-midi dans des vents qui ont déserté la place, arrêtant net la progression des bateaux dans les forts courants contraires. A force de patience et d'obstination, Veolia Environnement (Roland Jourdain), Paprec-Virbac 2 (Jean-Pierre Dick) et Groupe Bel (Kito de Pavant) en ont donc tour à tour terminé dans les eaux bretonnes – clin d'oeil de ce grand tour de l'Europe oblige - dans des conditions dignes de la Méditerranée ! Retour sur une journée d'arrivées au ralenti donnant toute la mesure des difficultés de cette épreuve d'envergure qui rassemble indéniablement tous les ingrédients pour s'inscrire au rang des rendez-vous majeurs de la course au large…
Heureux qui comme les équipages de l'Istanbul Europa Race ont fait un très beau voyage sur fond d'intense compétition... Le vent et les courants ont beau avoir redoublé d'intransigeance et d'ingratitude pour faire traîner en longueur les arrivées dans les eaux de la cité du Ponant, aucun n'a boudé son plaisir d'avoir disputé la première édition de cette course en trois étapes, qui entre tradition et modernité a renoué avec la formule des grands tours de l'Europe à la voile. Fatigués par un final éprouvant dans les calmes lancinants le long de la pointe de Bretagne, tous soulignent la magie d'une épreuve sans nulle autre pareille. Une course au large qui marie la magie de l'équipage et de l'aventure humaine aux plaisirs d'un périple aussi technique qu'ouvert aux découvertes entre Orient et Occident, de la mer de Marmara qui baigne la magique cité d'Istanbul aux eaux de la Manche et de l'Atlantique, en passant pas la Méditerranée dans tous ses états.
Encore deux bateaux en mer : la course continue
Dans l'attente de 1876 (Guillermo Altadill) et de DCNS (Marc Thiercelin) qui progressent encore dans le golfe de Gascogne, il est difficile d'établir le classement général aux points à l'issue de cette course en trois étapes d'Istanbul à Brest en passant par Nice et Barcelone. Avant les délibérations du Jury, les deux premières lignes accordent la victoire finale à Michel Desjoyeaux (2è, 2è, 1er) sur Foncia et la place de dauphin à Kito de Pavant (3è, 1er, 4è) à bord de Groupe Bel. Pour connaître définitivement le nom de celui qui montra sur la 3è place du podium, il faudra attendre l'arrivée à bon port des Espagnols. Pointés à 340 milles de la ligne mouillée en rade de Brest, ils progressent à la latitude de la Vendée et affichent une vitesse de 8,8 nœuds. Mais gare à DCNS, qui dans la foulée d'une bonne journée hier sur des chemins plus décalés au large a déjà réduit son écart de 90 milles. Il n'accuse désormais plus que 60 milles de retard sur son prédécesseur sur la route de Brest en passant par Wolf Rock.
Source : Istanbul Europa Race