Tour de Bretagne à la voile / Hardy et Hardy sont sur un bateau…

L’histoire de la bande dessinée regorge de duos, parfois complices, parfois absurdes, mais, ô combien, toujours célèbres ! Jusqu’ici, le grand public était familier des Spirou et Fantasio, Tintin et Milou ou Blake et Mortimer, il va désormais devoir apprivoiser un tout nouveau tandem, Hardy et …Hardy ! Point d’erreur avec les célèbres Laurel et Hardy : Hardy & Hardy c’est un duo en chair et en os, qui va bientôt faire parler de lui… L’histoire se passe sur un bateau une semaine durant, le décor est maritime et breton, leur mission est d’affronter et, si possible, de battre d’autres équipages – 34 sont inscrits à ce jour, soit 68 marins. Alors vous suivez ? En effet, c’est du Tour de Bretagne dont il s’agit, la dernière course 2009 du circuit Figaro qui se déroule du 5 au 12 septembre prochain !

Adrien Hardy, skipper du Figaro AGIR Recouvrement, donne ses impressions sur les 6 jours de régate à venir : « Ce sont toujours de superbes moments que de mener le bateau à 100 % en permanence puisque nous serons deux à bord pour cette course. La stratégie et navigation dans les courants de Bretagne sont difficiles, la connaissance de ces paramètres du coin va primer. Pour cela j’embarquerai quelqu’un d’expérience que je connais très bien… mon père, Dominique Hardy ! » Au nom du père, Dominique, et du fils, Adrien… Hardy & Hardy c’est le père et le fils sur un même bateau. Un choix qui peut surprendre ou émouvoir, pourtant, en réalité, rien d’étonnant : avec un père marin de commerce et ancien équipier de Patrick Eliès, on comprend vite que le duo n’est pas là pour une semaine de croisière mais pour se battre à armes égales et tenter de briller…

Le marin nantais revient sur le choix de l’équipier : « Je suis très content de ce duo, c’est vrai, c’est assez original ! Le 1er critère pour le choix d’un équipier lors d’une course en double, c’est de bien se connaitre, de bien s’entendre, de ce côté je sais que cela va bien se passer… On avait déjà participé au mini Fastnet en 2005 pour ma première saison en 6.50, et on était bien complémentaire : j’étais plus sur les manœuvres et les réglages du bateau, papa sur la navigation, les courants et la stratégie dans les cailloux. » Le père, vieux loup de mer – 52 printemps à l’automne prochain mais en pleine forme physique – répond comme en écho : « On se comprend sans se parler. On se complète bien car Adrien est un régatier pur et moi je vais me consacrer plus à la stratégie. »

Le jeune Adrien, 25 ans, poursuit son éclairage de la course qui partira de Saint-Malo à 11h le 5 septembre pour se terminer à la Trinité-sur-mer le 12 septembre : « C’est un format particulier. Malgré le fait que ce soit en double, c’est une course qui va être fatigante parce que l’on va enchaîner les étapes en 6 jours, une par jour et même si l’on aura les nuits pour se reposer cela va être assez intense. C’est un format que je vais découvrir même si je suis à l’aise en navigation côtière. C’est d’ailleurs très plaisant car on va voir les côtes tout le temps et au niveau stratégie, on aura tout le monde à vue : à chaque instant, on se rend bien compte si on gagne ou si on perd du terrain. »

Le skipper d’AGIR Recouvrement poursuit : « Si je connais un peu le coin car j’ai déjà navigué en 6.50 ou en Figaro cela va être la 1ère fois que je vais faire le tour complet en une seule traite. On sera face à des équipages qui connaissent très bien le coin, le plateau est assez relevé. » Dominique Hardy, de son côté, explique avec enthousiasme : « Je viens de faire mes devoirs de vacances ! En 48h j’ai réalisé le tour de la Bretagne en convoyage, c’est donc une bonne préparation pour la course… » Il ajoute avec la malice des marins expérimentés : « C’est un format de course que je connais car les courses anglaises du RORC que je faisais étant plus jeune étaient construites sur le même schéma. Le Tour de Bretagne est une régate pure mais avec un terrain de jeu particulier où il faut jouer avec les cailloux et les courants. Il y a donc à la fois un côté stratégique très exigeant, la marche du bateau et la qualité des skippers ! »

Adrien Hardy conclue en expliquant les objectifs de cette dernière course en Figaro Bénéteau : « Pour ce qui est de la stratégie, le but est de progresser : en réduisant les prises de risque, en naviguant avec le paquet sans oublier l’opportunisme et une certaine prise de risque, c'est-à-dire jouer quelques coups. La proximité avec la Solitaire du Figaro a réduit le temps de préparation de cette course : ces jours-ci, on va s’entraîner de manière accélérée pour se caler au niveau des manœuvres, des automatismes. Ce qui change c’est d’être à deux sur le bateau, il faudra bien se répartir les tâches d’une manière la plus intelligente possible pour tirer parti au maximum des compétences des deux personnes à bord.
Je veux me mettre un peu moins de pression que sur la Solitaire du Figaro pour les résultats et j’espère que cela va mieux fonctionner. C’est à la fois une régate d’objectifs où je souhaite faire un bon résultat tout en observant mes concurrents pour déduire mes points faibles et voir ce qui me manque pour gagner. Et ainsi préparer les axes de travail pour cet hiver....
»

Source : Adrien Hardy