Crédit : E Allaire
Malgré cette déception d’une belle course interrompue, Oman Sail et son Directeur général, David Graham, restent totalement mobilisés dans leur très ambitieuse mission de faire revivre la longue tradition maritime du Sultanat d’Oman, dont la Route du Rhum d’Oman Air Majan a été l’un des projets phares.
Loick Peyron, membre du team Oman Sail :
« Dans cette avarie, il n’y a rien à reprocher à la préparation de l’équipe d’Oman Air Majan. Ils ont fait un sacré boulot en amont pour la préparation du bateau. Quant à Sidney, je sais avec quel sérieux il a pris cette première participation à la Route du Rhum. Sa préparation physique, mentale et technique ont été exemplaires. Tout comme son engagement. Notamment quand il s’est lancé dans le Record (gagné) du Tour des Iles Britanniques en solo quelques semaines avant le départ. Je crois que c’est un fait unique en matière de prologue personnel.
Cette avarie fait partie des « fortunes de mer ». Oman Sail n’a pris aucun risque dans la conception du bateau, dans sa construction et dans son développement. Tout a été fait en cohérence avec l’esprit d’Oman Sail qui voulait un bateau sûr, marin, dans une démarche plutôt conservatrice, sans céder à la tentation des foils et du mât basculant.
Le shore team n’a pas ménagé ses efforts pour aligner un trimaran à 100% de son potentiel sur la ligne de départ à St Malo. Le bateau n’a pratiquement pas arrêté de naviguer depuis sa mise à l’eau en août 2009 et a été éprouvé sur des mers beaucoup plus difficiles que celle rencontrée par Sidney au large des Açores au moment de l’avarie. Sidney a fait un début de course remarquable. Pas facile de tenir tête à des bateaux plus développés et plus véloces que le sien. Il a pris une option cohérente avec les cartes qu’il avait en main et a frappé les esprits par sa ténacité.
Maintenant il faut relativiser. Sidney est en sécurité sur un cargo et touchera terre dans quelques heures. C’est sûr que d’être hissé le long de la paroi d’un cargo, en laissant son bateau derrière soi, est un moment très pénible dans la vie d’un marin, un moment que j’ai connu moi aussi, il y a 8 ans, dans le Rhum 2002.
Il faut savourer ce qui a été accompli et relativiser cette déconvenue. Il n’y a pas eu mort d’homme. Nous devons retenir que nous avons découvert les multiples facettes d’un grand marin et les qualités d’une grande équipe. »
Source : Anne Massot / Oman Sail