Barcelona World Race / Président en convoyage pour Barcelone

Jean Le Cam et Bruno Garcia sont partis la nuit dernière de Port-la-Forêt, destination Barcelone. Grégoire Metz, Chef de projet de Jean Le Cam, explique pourquoi les deux hommes – accompagnés de Nicolas Lunven – ont décidé d'anticiper de quelques jours ce convoyage de 1500 milles. C'est parti pour environ une semaine de mer, à un mois du grand départ de la Barcelona World Race.
© j Vapillon
On entre dans le vif du sujet de la Barcelona World Race : Président est en mer depuis la nuit dernière (de mardi à mercredi) pour se rendre à Barcelone, où sera donné le départ du tour du monde en double, le 31 décembre prochain. Le convoyage était initialement prévu plus tard, vers le 8 décembre, mais la météo en a décidé autrement. Grégoire Metz, le project manager de Jean Le Cam, explique : « la météo a changé très vite hier matin prévoyant une dépression très creuse qui arrivera sur les Açores ce week-end et se serait retrouvée sur la route du bateau. Si l'on résume, Jean, Bruno et Nicolas auraient dû affronter des vents de plus de 40 nœuds et une mer très forte le long du Portugal si nous maintenions les dates initialement prévues pour le convoyage. Comme de notre côté, le niveau de préparation du bateau est satisfaisant et que rien ne nous empêchait de partir dès maintenant, nous avons décidé de prendre la mer le plus tôt possible. Bruno (Garcia) a sauté dans un avion à Barcelone et est arrivé à l'aéroport de Nantes à 20h. Nous avons fait la route, il a dîné rapidement et à minuit Président pouvait larguer les amarres à Port-la-Forêt. »

Convoyage à trois
C'est parti donc pour environ 1500 milles à couvrir entre le Finistère et la capitale catalane, avec la descente du golfe de Gascogne puis le tour de la péninsule ibérique via Gibraltar. Le tout avant la tempête et dans des conditions clémentes : « du vent portant medium de secteur nord », explique Grégoire Metz, « de 10 à 20 nœuds jusqu'au Cap Saint Vincent, au Portugal. Le vent refusera (se rapprochera de l'axe de la route) ensuite pour passer Est avant l'arrivée de la dépression ».Il faudra donc peut-être tirer des bords au niveau du détroit de Gibraltar et composer ensuite avec le côté aléatoire de la météo en Méditerranée, mais rien de potentiellement handicapant pour le bateau et les hommes.

Des hommes qui sont trois à bord d'ailleurs, car outre Jean le Cam et Bruno Garcia on y trouve le jeune Figariste Nicolas Lunven (vainqueur de la 40e Solitaire du Figaro en 2009). « Jean et ‘Nico' ont couru ensemble la Transat Ag2r et cela s'était très bien passé » explique Grégoire Metz. « Du coup, Jean a donné à Nicolas un rôle de performer : il s'occupe de l'informatique et de tout ce qui est polaires du bateau (les vitesses théoriques, dont vitesse-cible à atteindre en fonction des conditions et de la voilure), plus quelques autres dossiers comme la jauge et la sécurité. » Jean et Bruno, eux, pourront donc se concentrer sur les voiles, la marche du bateau et la navigation. Comme une dernière répétition générale avant le grand départ autour du monde, qui sera donné dans un mois exactement.Les trois hommes du monocoque IMOCA Président devraient mettre une grosse semaine – 7 à 8 jours – pour gagner Barcelone, où on les attend donc aux environs du 10 décembre. Avec 1500 milles d'expérience supplémentaire dans les poches de leurs cirés et les soutes de leur soixante pieds... ce qui est loin d'être négligeable avant de s'attaquer aux 25 000 milles de la Barcelona World Race.

Source : Jean Le Cam