Figaro / Jeanne Grégoire prête pour son rêve de Solitaire

Le 31 juillet prochain, Jeanne Grégoire s’alignera aux côtés de 46 autres figaristes sur La 42ème Solitaire du Figaro. Une épreuve qu’elle aime par-dessus tout et à laquelle elle participera pour la 9ème fois. Une expérience qui n’a d’égale que la motivation de la navigatrice qui, impatiente d’en découdre, aimerait accrocher son nom au palmarès de la plus difficile des courses au large.

Crédit : B. Stichelbaut

2011 démarre sur les chapeaux de roues pour Jeanne Grégoire qui a enquillé les milles à un rythme effréné ! Une Solo Les Sables, une Transat et une Transmanche au compteur et le choix d’une série d’entraînements intensifs au Pôle Finistère Course au Large au mois de juin plutôt qu’une Generali Solo en Méditerranée, voilà le programme que s’est fixé cette année la navigatrice pour aborder sereinement sa 9ème Solitaire du Figaro.

Celle qui disait « avoir toujours rêvé d’une victoire et imaginé remporter une étape » dans un petit coin de sa tête, est désormais consciente que la récompense ultime est aujourd’hui à portée de main. « Je l’aborde avec plus de recul et d’engagement. J’ai tiré pas mal d’enseignements de mon début de saison et surtout je me suis posée les bonnes questions au bon moment. Les entraînements du mois de juin ont été très constructifs, je pense notamment aux réglages de mes nouvelles voiles. Sur La Solitaire, il faut être rapide tout le temps, on joue constamment à gagne petit. Je vais passer encore du temps sur l’eau pour perfectionner ces petits détails qui font la différence sur ce format d’épreuve », confie Jeanne Grégoire qui est déjà entrée cinq fois dans le top 15 de la course.

Au départ de Perros-Guirec le 31 juillet, via Caen, Dun Laoghaire en Irlande, Les Sables d’Olonne et Dieppe pour terminer, La Solitaire du Figaro offre un parcours inédit sur lequel il faudra jouer d’endurance et de tactique. Plutôt à l’aise sur les étapes de large et qui plus est dans le gros temps, Jeanne sait ce qu’elle vaut sur les manches dites « de gros bras » ; la preuve en est sur sa dernière Transat « à grande vitesse », qu’elle termine 4ème à 8,92 nœuds de moyenne. Cette année pour La Solitaire, elle s’est fixée de nouveaux objectifs : déjouer les pièges du « Channel ».

« Je vais particulièrement me concentrer sur la navigation en Manche où tous les ingrédients sont réunis, le vent, les cailloux, les effets de côte, le vent synoptique classique… Les interactions entre chacun de ces facteurs font qu’il faut sans arrêt adapter sa réflexion… C’est une partie du parcours où l’on ne peut pas se permettre de faire d’erreur ! Il y a tellement de paramètres de navigation que lorsqu’on réussit, la satisfaction est encore plus belle », explique le skipper du Figaro Banque Populaire qui aura tout le loisir de s’exprimer avec ce parcours qui passe à trois reprises dans la Manche.

Plus agressive, plus combative en 2011, Jeanne n’en oublie pas moins que La Solitaire du Figaro est aussi aléatoire que passionnante : « en 2006, lorsque j’ai failli gagner l’étape irlandaise, j’avais été plutôt bonne en Manche avant d’être empétollée comme beaucoup. Tandis qu’en 2007, je termine 9ème à Crosshaven après une étape qui se jouait sur le fil alors que j’avais été très mauvaise en Manche ! Ça ne veut peut-être rien dire ». Pas de recette miracle donc, mais son lot de mystère… « Cette course nous remet en cause sans arrêt ! On a l’impression de ne jamais en faire le tour, même les vainqueurs reviennent… Et, si j’ai pris énormément de plaisir sur l’eau depuis le début d’année, je ne pense qu’à l’échéance de La Solitaire », ajoute la navigatrice.

Le skipper du Figaro Banque Populaire est déjà dans le bain, « je me surprends à rêver des étapes la nuit, en fait le jour aussi (rires) ! Je me mets en situation selon les conditions, selon les zones de navigation ». Pour attendre le grand jour dans de bonnes conditions et pour assouvir ses envies de compétition, Jeanne a participé, du 5 au 8 juillet, à une étape du Tour de France à la Voile sur « Côtes d’Armor » entre Saint-Quay-Portrieux et Vannes. Une belle occasion d’affiner les réflexes et de travailler la stratégie en flotte sur un parcours côtier. Bref, un avant-goût de Solitaire du Figaro avant l’heure. Après un dernier stage au Pôle Finistère Course au Large les 18 et 19 juillet qui rassemblera 13 Figaro Bénéteau, les bateaux partiront dans la foulée en convoyage, configuration course, pour Perros-Guirec, ville départ de La Solitaire du Figaro 2011.

Source : Mille et une vagues / Banque Populaire Voile