IMOCA / Groupe Bel de Kito de Pavant retrouve l'eau (ITW)

Voilà six semaines que le monocoque rouge skippé par Kito de Pavant se refait une santé à Port Camargue, son port d'attache. Ces quarante jours de chantier ont permis au plan VPLP-Verdier qui a déjà 75 000 milles sous la coque, soit l'équivalent de trois tours du monde depuis sa mise à l'eau en septembre 2007, de retrouver tout son potentiel ainsi qu'une quille flambant neuve.

© Groupe Bel

Vendredi soir, sous le soleil et l'œil bien veillant de l'équipe technique et de Yann Régniau, co-skipper de Kito sur la prochaine Transat Jacques Vabre, Groupe Bel a été sorti de sa tente, gruté, mis à l'eau puis mâté. Fin prêt, le bateau de La vache qui rit® s'attaque dès aujourd'hui à une belle série d'entraînements, auxquels DCNS 1000 mené par Marc Thiercelin et Luc Alphand devrait participer courant juillet. Ravi de revoir son bateau dans les eaux bleues de la Méditerranée, Kito en profite pour faire un point sur cette saison pas comme les autres puisque déjà tournée vers le Vendée Globe 2012.

Quelles sont les nouvelles de Groupe Bel après ce chantier ?
« Groupe Bel a désormais une quille de toute dernière génération. Si elle reste dans la même philosophie que la précédente, elle répond aux standards 2011 en termes de conception et réalisation. Reste à valider cette nouvelle pièce en navigation. Nous avons aussi travaillé sur l'état général du bateau. Après des tests « du sol au plafond », nous avons constaté que la structure de Groupe Bel n'a pas bougé, ce qui est important après trois ans d'utilisation et face à des mers difficiles cet hiver lors de la Barcelona World Race. Nous avons pu alléger encore de 150 kg l'intérieur du bateau en perspective de la Transat Jacques Vabre qui est un sprint en double d'une vingtaine de jours, rien à voir avec un tour du monde. Enfin, nous referons un chantier au mois d'août, consacré à la modification du roof. Nous souhaitons améliorer la protection et le confort du barreur à son poste en vue du Vendée Globe et valider cela pendant la Transat Jacques Vabre

Place aux entrainements avec ton co-skipper Yann Régniau, qu'allez vous travailler ?
« La première partie sera consacrée à l'optimisation de l'électronique à bord lors d'une série de sorties en baie. La seconde partie sera axée « large » : nous avons prévu quelques jours de navigation offshore avec DCNS 1000. La finalité étant de nous conforter dans notre rythme de quart et notre fonctionnement en double. Enfin, nous conclurons par une dizaine de jours de navigations plus orientées sur les manœuvres. Nos bateaux sont complexes par la diversité du nombre de points de réglages. Il va falloir travailler la rapidité d'exécution car on gagne beaucoup en étant bons dans les zones de transitions météo et d'allures. Il faut que cela soit anticipé, fluide et sans précipitation ! »

Depuis 2009, la Transat Jacques Vabre vous emmène au Costa Rica et non au Brésil, que cela change-t-il ?
« Nos bateaux sont de plus en plus aboutis et la marge de progression est plus faible. A mon sens, ce parcours vers le Costa-Rica réserve plus de pièges que celui qui nous emmenait au Brésil. Il est plus tactique mais il y a aussi plus d'options à jouer, c'est presque un format de Route du Rhum. Je pense par exemple au final dans les Caraïbes qui n'est pas facile à gérer avec du vent fort et une mer très courte. L'arrivée pourrait même se jouer sur le fil dans les orages dominants en cette saison. Il va falloir être vigilant, cela va être intense et d'autant plus intéressant.»

Tu es déjà tourné vers le Vendée Globe 2012. Après cette Barcelona World Race où Groupe Bel a franchi les trois caps, as-tu une idée plus précise de l'engagement que représente un tour du monde ?
« Je suis beaucoup plus serein ! J'avoue que ces derniers mois n'ont pas toujours été faciles moralement. Je suis très heureux que Groupe Bel navigue de nouveau, cela m'a vraiment manqué ! J'ai l'impression que le Vendée Globe va venir très vite ! Il y a quatre ans à la même époque, nous étions encore en construction et cela me paraissait loin. Aujourd'hui, je me sens déjà très en phase avec ce tour du monde en solo. La Barcelona World Race (double) a renforcé ma confiance sur les qualités de Groupe Bel dans ces mers hostiles et sur ma capacité à gérer cet exercice particulièrement exigeant sur du long terme. »

Qu'est ce qui te motive à repartir encore et toujours ?
« L'envie, la confiance en mon bateau et surtout le soutien sans faille de mon partenaire Bel et de ses collaborateurs. Et enfin, bien sûr mon équipe qui vient une nouvelle fois de fournir un travail de titans. »