Figaro / Sous spi sous les côtes anglaises

La Manche a été engloutie à bonne vitesse et les 47 Solitaires sont passés hier soir à la phase 2 de cette première étape : la portion côtière sous les côtes Sud de l’Angleterre, entre baies et caps baignés par les forts courants. Toujours sous spi dans un vent de Sud-Ouest de 6-8 nœuds, ils tracent dans une nuit sans lune en direction de l’Ile de Wight, emmenés par un top 5 composé de Thomas Rouxel, Jérémie Beyou, Nicolas Lunven, Alexis Loison et Eric Drouglazet.

Crédit : Courcoux-Marmara

Hier soir à 21h55, Jérémie Beyou (BPI) soufflait pour 3 secondes le Grand Prix GMF Assistance à Thomas Rouxel (Bretagne Crédit Mutuel Performance) en lui faisant l’intérieur au passage de Hand Deeps, rocher qui marquait le terme de la traversée de la Manche et le début d’un long côtier de 100 milles sous les reliefs britanniques.

Le bilan de cette première nuit en mer ? Les skippers se sont économisés car le vent, s’il a molli, n’a jamais manqué. Il s’est calé au Sud-Sud-Ouest permettant aux Figaro de progresser sur la route, au portant, sous un angle rapide. Le courant devrait leur être favorable à partir de 7h30 ce matin avant de s’inverser à la mi-journée, mais tous espèrent alors avoir déjà passé la très redoutée pointe de Portland où le « jus » peut atteindre les 6 nœuds par endroit. Le mot d’ordre du petit matin est donc extrêmement simple : continuer à avancer tout droit et le plus rapidement possible vers la prochaine marque de parcours Fairway (à l’entrée de l’ île de Wight).

Pour cela, la grande majorité de la flotte s’est calée dans le sillage des leaders incarnés par le trio Rouxel/Beyou/Lunven qui ont pris une route légèrement à l’écart de la côte. Seuls deux concurrents se démarquent clairement : Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) et Michel Bothuon (Les Recycleurs Bretons) qui sont allés se coller à la terre en rasant la pointe de Start Point. Mais pour l’heure, ce choix stratégique n’est pas le plus heureux. Entre deux classements, Jean-Pierre est passé de la 7e à la 42e position. A contrario, d’autres coureurs sont bien remontés à la faveur de la nuit. Dans le top 10, citons Paul Meilhat (Macif 2011) ou encore Fabien Delayahe (Port de Caen Ouistreham) qui gagnent respectivement 8 et 11 places au classement. Même si le scénario immédiat n’offre pas de grandes ouvertures stratégiques, le vent incertain à la mi-journée, les courants virulents de la perfide Albion et le taux de fraîcheur des coureurs vont encore rebattre les cartes. La flotte est compacte : les leaders naviguent à vue et le top 20 se tient en 3 milles – il y a donc des places à gagner ou à perdre d’ici l’arrivée à Caen, vraisemblablement dans la journée de demain mardi.

Source : La Solitaire