Figaro / Un programme irish et varié vers l'Irlande, dimanche

Cette deuxième étape de 470 milles entre Caen et Dún Laoghaire (prononcez « deun lerry ») s’annonce aussi consistante qu’un bon stew irlandais, ce ragoût traditionnel à base de mouton, pommes de terre et oignons, roboratif en hiver mais peu digeste en saison estivale ! Jugez plutôt : trois jours et trois nuits de mer dont les deux tiers au près musclé pour finir par le passage d’une dorsale, véritable nœud stratégique de la course. Départ dimanche à 16 heures devant le canal de Ouistreham.

Crédit : Courcoux-Marmara

Dimanche à l’heure du goûter, après une escale caennaise qui aura duré 5 jours, les 47 solitaires, parfaitement reposés, mettront les voiles pour une deuxième étape qui a tout de la grande classique irlandaise. Une course par élimination où les critères de réussite seront nombreux : vitesse au près, résistance dans la brise et la mer formée, capacité à jouer dans les cailloux, à exploiter les oscillations d’Eole et enfin, à traverser une zone de vent faible sans y laisser des plumes…Une étape dure et compliquée qui semble écrite pour les figaristes les plus expérimentés.

Mouton, patates et bouillon
Les conditions seront d’abord clémentes pour disputer le petit parcours côtier de 8 milles en baie de Seine (Sud-Ouest de 10 à 12 nœuds). Elles vont se corser tout au long de la remontée vers la pointe du Cotentin, avec le passage d’un front orageux dans la nuit de dimanche à lundi. Manœuvres et réduction de voilure sont à prévoir car le Sud-Ouest va fraîchir jusqu’à 25 nœuds avec de fortes rafales accompagnées d’intenses averses.

Les 47 marins vont alors débuter leur partie de saute-mouton, ‘manger’ des patates à 35 nœuds et commencer à mijoter longuement dans leur ciré ou combi sèche. Le cap de la Hague dans les sillages, la suite se joue à tirer des bords au près serré dans les îles Anglo-Normandes (Aurigny et Guernesey sont à laisser à tribord) tout en surveillant la bascule du vent au Nord-Ouest. Celle-ci devrait intervenir au moment d’attaquer la mer Celtique, soit une portion de 120 milles en direction des Scilly, toujours au près ! Faudra-t-il anticiper et aller chercher cette rotation du vent sur la droite ou attendre patiemment qu’elle intervienne ? Le jeu pourrait s’ouvrir un peu mardi dans cette portion de « large ».


Une fois passées les Scilly (le Grand Prix GMF Assistance sera jugé au franchissement d’une ligne virtuelle entre Land’s End et Bishop Rock) il reste encore 205 milles de course le long des côtes Est de l’Irlande, via le canal Saint Georges. C’est à ce stade, en Mer d’Irlande, qu’intervient la dernière grande difficulté de cette deuxième étape : le passage d’une dorsale, entraînant de nouveaux dilemmes stratégiques et quelques heures de course difficile dans les vents faibles. Toutefois, cet épisode mou ne devrait pas durer. Un deuxième front qui traverse l’Irlande prodiguera un flux de Sud-Ouest pour la fin du parcours. Les derniers milles pourraient donc s’accomplir sous spi, en guise de lot de consolation après tant d’heures d’efforts et de gamberge face au vent.

Les premiers sont attendus devant les rivages de Dún Laoghaire dans la journée de mercredi…

Source : La Solitaire