La journée est ensoleillée, les pontons sont chargés et il est difficile pour les 79 skippers de se réfugier dans cette fameuse bulle d’avant départ de course. Mais La Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50, c’est aussi cela : ce fameux contact avec le public, cette fabuleuse proximité des uns avec les autres. Nul besoin de pass magique pour accéder aux pontons, ici on a le droit de toucher des yeux et du doigt les skippers et leurs montures. On regarde, on observe, on questionne, on fait signer quelques autographes et on découvre cet univers minimaliste où 79 skippers vont vivre un mois de mer. L’ambiance est là mais la montre tourne… !
Credit : P. Garenne / GPO
Un dimanche à la mer… La météo sera estivale… Les fichiers météo sont triturés dans tous les sens mais la tendance générale est bien là, implacable : le vent sera léger. Il devrait souffler au moment du départ un léger vent de 5 à 8 nœuds d’ouest renforcé par un thermique local de nord ouest. Mais à l’approche du large, ce dernier devrait commencer à s’essouffler et le vent deviendra variable à faible. La nuit sera difficile, il faudra chercher l’air, avant d’attendre que s’installe un flux de sud à sud est. La journée de lundi sera placée dans ce flux de l’ordre de 10 nœuds. A la mi-journée, le système météo sera plus organisé et la flotte glissera dans la bonne direction le tout dans une houle de secteur nord-ouest bien présente sur zone (ndr, de 1,5 mètres).
Mais le mardi devrait être une journée de l’horreur pour nos ministes alors en approche du Cap Finisterre. C’est un vrai passage à niveau qui barre la route avec un affaiblissement du vent complet. Une zone à faible gradient bloque l’approche du Cap Finisterre et le vent aussi mal organisé qu’absent par moment. Cette zone peut vraiment distribuer les cartes et laisser certains filer, là où d’autres seront bloqués. Terrible… Ce n’est seulement qu’à l’approche de la pointe Nord-Ouest espagnole que la situation devrait se rétablir. Attention à ne pas trop flirter avec le cap ibérique qui pourrait – ce qui est rarement le cas – être un véritable abri sans vent ! Il va falloir sagement et longuement contourner l’excroissance terrestre pour trouver un flux de sud établi. Et oui, un vent pile dans les étraves attend la flotte qui devra tricoter au large des côtes portugaises. Cerise sur le gâteau : la houle s’orientera en plus de sud à sud ouest…
Alors… Y a-t-il une recette miracle au menu ? Pas vraiment. Il va falloir être patient et attentif. La lutte se fera mille après mille, risée après risée, micro sieste après micro sieste. Il faudra rester attentif à tous les signes extérieurs de risée. Comment faudra-t-il gérer cette journée de mardi qui semble de tous les dangers et de tous les énervements ? Faut-il faire une grande cuillère par l’ouest pour aller chercher ce flux de Sud ?... Le début de cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 sera de tous les dangers et nul doute que de graves écarts peuvent être constatés à Funchal… Passionnant et terriblement stressant à la fois !
Tardive ETA… A conditions météo complexes, ETA (ndr, Estimated Time Arrival soit heure estimée d’arrivée) compliquée ! Difficile de savoir avec précision quand les premiers prototypes et série pointeront le bout de l’étrave à Funchal. D’après certains concurrents, il faudra compter 8 à 9 jours pour les premiers prototypes et 10 à 11 pour les premiers bateaux de série. En résumé, compte tenu d’une sortie du Golfe de Gascogne lente et d’une descente le long des côtes du Portugal au près, on peut attendre les premiers mardi 4 octobre en terres madériennes.
Source : GPO / Charente-Martime - Bahia Transat 6,50