VOR / Franck Cammas à moins de 48h du Cap Horn, Puma sur ses talons

Les avaries et les retards de leurs poursuivants ne doivent pas faire oublier la beauté de la bagarre acharnée que se livrent depuis plusieurs jours les deux leaders de cette 5ème étape de la Volvo Ocean Race entre la Nouvelle-Zélande et le Brésil.

Crédit : Y Riou / Groupama

En tête de flotte, Groupama sailing team devance PUMA Ocean Racing de 50 milles. Ils ont empanné l'un après l'autre ce matin et font maintenant route au nord-est vers le Cap Horn. Au portant dans 35 nœuds soutenus, leur duel austral continue.

« Évidemment, on regarde PUMA ! » Au téléphone, Thomas Coville est affirmatif. Le chef de quart de Groupama dit « suivre leur cap, leur vitesse, leur vent instantané à chaque relevé de position.

« C'est une évidence : jusqu'à la fin, notre duel va être très serré. En plus, c'est un des équipages qui a le plus l'expérience de la Volvo Ocean Race. Ce sont des gens qu'on redoute et qu'on respecte énormément ; un bateau référent pour nous depuis le début. »

Avec Telefónica qui s'arrête pour un pit-stop à Ushuaia, CAMPER with Emirates Team New Zealand qui se déroute vers Puerto Montt, Abu Dhabi Ocean Racing à près de 1400 milles de distance et Team Sanya de retour à Tauranga, en Nouvelle-Zélande, les hommes de Franck Cammas et de Ken Read se livrent à un mano a mano musclé.

Au portant dans un fort vent d'ouest et une mer toujours formée, leurs deux plans Juan Kouyoumdjian dépassent les 20 nœuds. Alors, pour distancer les Américains, Coville parle tactique.

« On a souvent fait la route qu'on voulait faire sans trop se prendre la tête par rapport à PUMA. Franck et Jean-Luc, qui gèrent la stratégie et la tactique de la course, ont leurs schémas et sont assez libérés depuis le début. Je pense qu'ils ont montré qu'ils étaient assez indépendants pour faire leurs choix.

« La preuve : aujourd'hui, on a empanné les premiers avant eux. »

Effectivement, à 01h UTC, Groupama 4 a quitté sa route sud-est le premier pour empanner vers le nord-est, bâbord amure. Les Français font route vers le cap Horn où ils sont attendus vendredi à 12h UTC (14h HF).

Quelques heures après eux, PUMA a empanné à son tour.

« Groupama est toujours 30 à 50 milles devant en fonction des relevés et des moments, » écrit leur équipier média Amory Ross. « On dirait que ça va être une course-poursuite sympa jusqu'au Horn. Là, les choses devraient devenir intéressantes pour l'approche du Brésil.

« Mais pour le moment, on vit encore la vie du Grand Sud. Une chose à la fois, jusqu'à ce qu'on se soit libérés du mauvais temps qui reste la priorité numéro un. »

La météo s'est aussi renforcée pour Abu Dhabi, cinquième à 13h UTC. Azzam dépasse enfin les 19 nœuds et le barreur et régleur Simon Fisher est heureux.

« Changement. Dans tous les sens du terme. Ces derniers jours, nous avons changé autant que possible la position du matos vers l'arrière - et avec le vent qui est finalement passé au dessus des 25 nœuds, avec des rafales à 30, ça donne l'impression de passer une vitesse en Aston Martin.

« C'est pour ça qu'on est ici. La mer se creuse, le vent monte et, à mesure que les relevés de position arrivent, on peut voir qu'on gagne sur tout le monde. Alors attention les gars, on arrive … »

Dernière estimation d'ETA au Horn : vendredi autour de 14h (HF)



Positions le 27 mars 2012 à 16h UTC :
1. Groupama sailing team à 2 606,3 milles d'Itajaí
2. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 53,60 milles du leader
3. Team Telefónica à 383 milles du leader - va faire escale à Ushuaia
4. CAMPER with Emirates Team New Zealand à 1 154  milles du leader - se déroute vers le Chili
5. Abu Dhabi Ocean Racing à 1393,70 milles du leader
6. Team Sanya - abandon dans l'étape 5 - DNF

Source : A Massot / Volvo Ocean Race