AG2R La Mondiale / Jeanne Grégoire (Banque Populaire) : « Au boulot maintenant ! »

Resserrement stratégique ce week-end en tête de la Transat AG2R LA MONDIALE. Au 16ème jour de course, l’ensemble de la flotte a mis de l’ouest dans sa route et le Figaro Banque Populaire pointe ce lundi à la 4ème place à 56 milles du leader Cercle Vert. Le pari audacieux du Sud de Jeanne Grégoire et Gérald Véniard semble avoir payé en grappillant quelques milles sur leurs camarades de jeu au moment de se recaler. Mais à 1200 milles de l’arrivée, les Figaro Bénéteau flirtent avec une dorsale anticyclonique qui devrait plus ou moins les ralentir. Les jeux sont décidemment loin d’être faits !

Crédit : A Courcoux

Bon gré mal gré vers Saint-Barthélemy
Complexe cette Transat qui a bel et bien décidé de jouer avec les nerfs des concurrents jusqu’au bout ! Depuis vendredi, Jeanne Grégoire et Gérald Véniard récoltent les fruits de leur option sud, puisqu’en se recalant à l’ouest, les écarts sur la tête de flotte n’ont eu de cesse de s’amoindrir jusqu’à 50 milles sur Cercle Vert dimanche après-midi. Mais en marge d’une dorsale anticyclonique, la nuit s’est considérablement compliquée et le leader plus au nord-est s’envole de nouveau, « nous avons cogité toute la nuit car le vent n’était pas conforme aux prévisions en termes de direction. Nous avons donc légèrement incliné notre route pour couper la poire en deux. Cercle Vert s’en sort toujours très bien, c’est incroyable, il nous a repris 6 milles! La bonne nouvelle du jour, c’est l’écart sur les deuxièmes et troisièmes qui est d’à peine 10 milles ce qui n’était plus arrivé depuis Madère. A 1200 milles de l’arrivée, tous les espoirs sont permis d’autant qu’on connait bien ce dernier tronçon. », lance Jeanne ce midi.

Des heures éprouvantes à la barre
Les zones de calmes se font de plus en plus nombreuses et cela devrait durer encore 24h. Les vitesses diminuent et une partie de cache-cache se joue avec les nuages, « au classement de 11h00, nous avancions à 3,8 nœuds car nous nous sommes fait piéger par un nuage ave Crédit Mutuel de Bretagne. Ce ne sont pas de gros nuages mais des strato-cumulus « avaleurs » de vent ! », décrit le skipper de Banque Populaire.

Dans ces conditions, la concentration vaut tout l’or du monde, et c’est à deux sur le pont que le duo tient le cap sur Saint-Barthélemy. « On s’accroche car le moindre petit différentiel de vitesse est important, c’est maintenant que cela se joue ! Quand on sera dans des alizés établis, il sera trop tard. On ne va pas beaucoup dormir aujourd’hui, quand on est compétiteur, c’est impossible de fermer l’œil quand tu sens le bateau ralentir. La pétole est la pire des situations pour nous, qui plus est quand la route est parsemée d’algues Sargasses depuis plusieurs heures. L’objectif de la journée, c’est de faire avancer le bateau quitte à sortir un peu de la route ! Tiens justement, une petite pointe à 7,8 nœuds en ce moment même ! Je vous laisse, il y a du boulot !»

Ambiance moite, temps à l’orage, la chaleur se fait de plus en plus pesante au milieu de l’Atlantique. Tout comme la pression qui repose sur le duo de Banque Populaire. A chaque classement, on scrute et analyse avec une infime minutie, les écarts sur les copains, on s’interroge sur ces nordistes qui ne ralentissent décidemment jamais et on se méfie des sudistes qui pourraient accélérer ! Mais n’allez pas croire qu’on y croit plus, bien au contraire…

Source : Banque Populaire