Carnet de bord / La Québec Saint-Malo vécue par PYL :"Un vrai régal !"

Pendant toute la durée de la course, Pierre-Yves Lautrou, journaliste à l’Express et actuellement équipier à bord de Partouche, nous fait vivre l’aventure! Premier carnet de bord reçu ce matin : “Sa majesté le Fleuve!” Récit du départ et des premières heures de course. 

Pierre-Yves Lautrou, à bord de Partouche, nous raconte "sa" Quebec Saint-Malo
Credit : DR


A bord de Partouche, au large de l’île du Bic, par 48 24 N et 68 58 W, 7.30 TU”
Après une semaine de préparation à Québec, le Fleuve commençait un peu à nous inquiéter.
On nous en parlait chaque jour ou presque. Les Québécois évoquaient surtout son imprévisibilité souvent, sa violence parfois, sa beauté toujours. Ceux qui avaient fait les convoyages à l’aller avaient beaucoup d’histoires de bastons mémorables, de passages chauds, ou de pétoles totales. Même la météo locale semblait avoir du mal à cerner ce Fleuve si puissant. Tout ce qu’on avait retenu des briefings, c’est que les fichiers grib, ici, ne servent à rien ! Bref, on se demandait à quelle sauce on allait être mangé…

Alors ? Alors cela a été une extraordinaire journée de course à la voile, tout simplement. Du vent, du soleil, de la chaleur, un départ de gala sous spi et une bataille d’empannages qui a duré jusque dans la soirée et le passage de la marque de Malbaie. Je n’ai pas compté les gybes sur Partouche, mais je peux vous dire que les bouteilles d’eau ont défilé toute la journée et que le combat fut rude, les équipages n’hésitant pas à envoyer les manoeuvres dans des rafales qui sont montées jusque 27 noeuds.

Il a fallu choisir son camp à plusieurs reprises – au nord ou au sud de tel ou telle île ? -, et ces choix ont déjà fait des dégâts dans la flotte. Franchement, parfois, c’était à se tirer les cheveux, mais c’était de la très très belle régate. Un vrai régal !
Et puis il y a le Fleuve. Ses courants tordus, ses couleurs changeantes, ses effets de site incroyables, ses côtes de carte postale, ses noms uniques… Je viens juste de me réveiller d’un petit somme. Dehors, la brume est tombée avec le vent. L’eau est lisse. Des bouffées d’air chaud et froid arrivent alternativement. Et on entend des bêtes dans l’eau…
Un petit vent de sud ouest nous pousse vers Rimouski, à environ 25 milles d’ici. Devant, le ciel s’éclaircit déjà. Une nouvelle journée sur le Fleuve s’annonce…

Pierre-Yves Lautrou”

6 Villes 6 bouées : Erwan Leroux et Aurélien Ducroz déjà récompensés
Points de passages obligatoires le long du fleuve Saint-Laurent, les concurrents doivent franchir 6 bouées qui servent aussi à l’attribution de prix.
La Malbaie : Premier voilier toutes catégories – FenêtréA Cardinal d’Erwan Leroux
Rimouski : Premier monocoque toutes catégories - Latitude Neige – Longitude Mer d’Aurélien Ducroz

Source : Class40