Il reste environ 300 milles pour rallier Les Sables d’Olonne, mais ils risquent de peser lourd dans la balance pour le classement final. Finis les 9 à 10 nœuds de moyenne que certains pouvaient encore observer hier, il s’agit maintenant d’exploiter au mieux un vent mollasson qui s’installe progressivement sur le golfe de Gascogne. A moins de deux jours de l’arrivée, les concurrents ne peuvent plus se recadrer sur le plan d’eau. Chacun joue sa partition au plus court en espérant que les calmes l’épargneront.
Au casino, on dirait : « les jeux sont faits, rien ne va plus… » La bille de la roulette n’a pas encore choisi quel sera le bon numéro, mais les joueurs ne peuvent rien faire d’autre que de patienter. Bien sûr, la météorologie n’a rien à voir avec les jeux de hasard, mais chacun sait que maintenant, il sera difficile de faire autre chose que des petites réadaptations tactiques jusqu’à l’arrivée. Et tous de consulter les prévisions de Pascal Landuré, d’Amzer Vo qui, depuis son bureau près de Brest, scrute chaque jour les cartes d’altitude, les déplacements de masses d’air, les taux d’hygrométrie, pour délivrer un bulletin le plus complet possible aux concurrents qui sont en mer. C’est nantis de ces informations qu’ils doivent décrypter les grandes tendances et tenter de se construire une stratégie.
A ce petit jeu, Nicolas Boidevezi (Fondation terrevent.org) et Simon Koster (Go 4 It) ont été les plus malins en osant crânement une route radicalement nord. Un choix facilité par le positionnement des deux navigateurs au classement général. Nicolas Boidevezi doit reprendre plus de dix heures à Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium La Rochelle) quand Simon est à plus de dix-huit heures d’Aymeric Belloir (Tout le Monde Chante contre le Cancer). Dans ces conditions, autant jouer l’attaque jusqu’au bout, plutôt que de rester sagement dans des positions intermédiaires. Bien évidemment, pour les leaders, c’est le calcul inverse qui s’imposait : ne pas faire de choix sur lesquels on ne peut plus revenir, laisser des portes ouvertes pour des réajustements stratégiques. C’est la conduite qu’ont adoptée jusque là, les deux Aymeric Chappellier et Belloir, quitte à perdre quelques milles. A rebours, on a vu combien jouer une option radicale, comme l’a fait Giancarlo Pedote (Prysmian) au sud, peut coûter cher.
Concentration et fatalisme
Pour l’heure, toute la flotte commence à converger vers le point d’arrivée. Dans cette course de vitesse lente, il va falloir être particulièrement vigilant, ne pas lésiner sur les manœuvres pour avoir la toile du temps la plus adaptée, accepter aussi de passer du temps à la barre. Et saisir les quelques moments de grâce où le bateau avance tout seul, pour revenir aux fonctions vitales essentielles : s’alimenter et se reposer. Dans ce genre de final, il vaut mieux faire abstraction des classements, se concentrer sur la marche de son bateau pour éviter la gamberge… surtout ne pas mettre les calculettes en route pour établir la conversion des milles gagnés ou perdus sur l’adversaire en nombre d’heures en fonction de la vitesse.
D’autant que dans des petits airs, comme les concurrents vont en trouver sur zone, vérité d’une heure vaut mensonge quelques instants plus tard. Un peu de fatalisme et une bonne dose de persévérance valent parfois mieux que d’essayer de faire le compte de toutes les hypothèses qui se présentent. Bien faire marcher le bateau, se sentir en phase, rester dans sa course… La recette paraît d’une simplicité biblique. Mais elle demande de l’expérience et un gros mental quand les petits démons du doute commencent à se manifester.
Classement à 20 h
Protos
1 Fondation terrevent.org - Nicolas Boidevezi
2 Follow Me - Milan Kolacek à 40,23
3 La Tortue de L'aquarium la Rochelle - Aymeric Chappellier à 43,56
4 benoitmarie.com - Benoît Marie à 68,19
5 Prysmian - Giancarlo Pedote à 113,07
Series
1 Go 4 It - Simon Koster
2 Tout le monde chante contre le Cancer - Aymeric Belloir à 15,43
3 Althing - Ian Lipinski à 51,90
4 Groupe Accueil Negoce - Clément Bouyssou à 57,80
5 Stered Lostek - Damien Audrain à 78,14
Source : Les Sables Les Açores
Credit : Ch.Breschi
Au casino, on dirait : « les jeux sont faits, rien ne va plus… » La bille de la roulette n’a pas encore choisi quel sera le bon numéro, mais les joueurs ne peuvent rien faire d’autre que de patienter. Bien sûr, la météorologie n’a rien à voir avec les jeux de hasard, mais chacun sait que maintenant, il sera difficile de faire autre chose que des petites réadaptations tactiques jusqu’à l’arrivée. Et tous de consulter les prévisions de Pascal Landuré, d’Amzer Vo qui, depuis son bureau près de Brest, scrute chaque jour les cartes d’altitude, les déplacements de masses d’air, les taux d’hygrométrie, pour délivrer un bulletin le plus complet possible aux concurrents qui sont en mer. C’est nantis de ces informations qu’ils doivent décrypter les grandes tendances et tenter de se construire une stratégie.
A ce petit jeu, Nicolas Boidevezi (Fondation terrevent.org) et Simon Koster (Go 4 It) ont été les plus malins en osant crânement une route radicalement nord. Un choix facilité par le positionnement des deux navigateurs au classement général. Nicolas Boidevezi doit reprendre plus de dix heures à Aymeric Chappellier (La Tortue de l’Aquarium La Rochelle) quand Simon est à plus de dix-huit heures d’Aymeric Belloir (Tout le Monde Chante contre le Cancer). Dans ces conditions, autant jouer l’attaque jusqu’au bout, plutôt que de rester sagement dans des positions intermédiaires. Bien évidemment, pour les leaders, c’est le calcul inverse qui s’imposait : ne pas faire de choix sur lesquels on ne peut plus revenir, laisser des portes ouvertes pour des réajustements stratégiques. C’est la conduite qu’ont adoptée jusque là, les deux Aymeric Chappellier et Belloir, quitte à perdre quelques milles. A rebours, on a vu combien jouer une option radicale, comme l’a fait Giancarlo Pedote (Prysmian) au sud, peut coûter cher.
Concentration et fatalisme
Pour l’heure, toute la flotte commence à converger vers le point d’arrivée. Dans cette course de vitesse lente, il va falloir être particulièrement vigilant, ne pas lésiner sur les manœuvres pour avoir la toile du temps la plus adaptée, accepter aussi de passer du temps à la barre. Et saisir les quelques moments de grâce où le bateau avance tout seul, pour revenir aux fonctions vitales essentielles : s’alimenter et se reposer. Dans ce genre de final, il vaut mieux faire abstraction des classements, se concentrer sur la marche de son bateau pour éviter la gamberge… surtout ne pas mettre les calculettes en route pour établir la conversion des milles gagnés ou perdus sur l’adversaire en nombre d’heures en fonction de la vitesse.
D’autant que dans des petits airs, comme les concurrents vont en trouver sur zone, vérité d’une heure vaut mensonge quelques instants plus tard. Un peu de fatalisme et une bonne dose de persévérance valent parfois mieux que d’essayer de faire le compte de toutes les hypothèses qui se présentent. Bien faire marcher le bateau, se sentir en phase, rester dans sa course… La recette paraît d’une simplicité biblique. Mais elle demande de l’expérience et un gros mental quand les petits démons du doute commencent à se manifester.
Classement à 20 h
Protos
1 Fondation terrevent.org - Nicolas Boidevezi
2 Follow Me - Milan Kolacek à 40,23
3 La Tortue de L'aquarium la Rochelle - Aymeric Chappellier à 43,56
4 benoitmarie.com - Benoît Marie à 68,19
5 Prysmian - Giancarlo Pedote à 113,07
Series
1 Go 4 It - Simon Koster
2 Tout le monde chante contre le Cancer - Aymeric Belloir à 15,43
3 Althing - Ian Lipinski à 51,90
4 Groupe Accueil Negoce - Clément Bouyssou à 57,80
5 Stered Lostek - Damien Audrain à 78,14
Source : Les Sables Les Açores
