Vendée Globe / La course à vue continue vers le Horn, les icebergs menacent ! [#VG2012]

Vingt jours. Deux océans quasiment. Depuis le 10 décembre dernier, François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) régatent à couteaux tirés sur la même trajectoire. Et ce n’est pas fini ! Cette nuit,  Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) a encore réduit son écart tandis que Bernard Stamm semble paré à ne faire qu’une bouchée d’Arnaud Boissières (Akena Vérandas).


A 2 jours du Cap Horn, Macif et Banque Populaire toujours à vue !
Credit : F.Gabart/Macif

Moins de 8 milles  séparaient les leaders cette nuit dans un bon flux d’ouest de 15-16 nœuds. La route jusqu’au cap Horn n’est plus si longue (1000 milles) d’autant que le vent devrait rester de la partie. Devant leurs étraves, la dorsale anticyclonique se fait la malle vers le nord-est, les IMOCA sont désormais poussés par une dépression donnant un vent de nord-ouest bien établi (jusqu’à 20 nœuds). Théoriquement, le cap Horn sera doublé le 1er janvier pour les leaders. Cependant, le cap « dur » réservera aux marins une navigation difficile, car la glace menace sérieusement.

JP Dick reprend du terrain
Situé au nord de la porte « Pacifique Est », Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) est un homme heureux. Il a parcouru la plus grande distance ces dernières 24 heures avec 431 milles au compteur. Pointé à 19 nœuds tôt ce matin, le marin niçois fait route au sud-est pour se rapprocher de la latitude du Cap Horn. A force de cravacher, Jean-Pierre a encore réduit de 20 milles l’écart qui le sépare des premiers. L’Anglais Alex Thomson (Hugo Boss), en quatrième position et à 600 milles de Virbac Paprec 3 navigue dans un bon flux d’ouest, cap sur la porte « Pacifique Est ».

A 1000 milles dans son tableau arrière, Jean Le Cam s’apprête à prendre la porte. Celle dite « Pacifique Ouest ». Elle n’est plus qu’à 160 milles de son étrave. Deux autres compères se livrent un duel : Mike Golding (Gamesa) et Dominique Wavre (Mirabaud) ne sont qu’à 30 milles l’un de l’autre. Ils naviguent tous les deux bâbord amures dans un vent régulier. Réglages fins pour obtenir la vitesse maximale du bateau, voilà leur programme du jour ! Dans leur sillage, l’Espagnol Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) ne lâche rien.

Bernard Stamm attaque !
Son plan Kouyoumdjian de dernière génération démontre un joli potentiel. Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) regagne du terrain malgré son arrêt forcé. Il grappille d’heure en heure des milles sur Arnaud Boissières (Akena Vérandas) et file ce matin à plus de 18 nœuds après avoir parcouru 411 milles ces dernières 24 heures. Bernard n’est plus qu’à 80 milles de Cali. La course reprend ses droits !


Les marins racontent
François Gabart :
« Avec Banque Pop’, on a un peu de mal à se séparer ! Gennak / 1 ris à 10 longueurs ! Si on ramenait ça à une autre compétition sportive, c’est comme si Usain Bolt gagnait le 100 mètres avec 3 dix-millième de seconde ou un millimètre d’avance. 10 longueurs sur 15 000 milles vous pouvez faire le rapport c’est assez serré ! J’espère que ça va continuer comme ça car moi je me régale ! C'est rassurant d'avoir Armel à côté sachant qu'on est dans des eaux peu fréquentées mais ça pousse à aller plus vite. Par contre, ça empêche d'aller dormir. Il va falloir gérer les icebergs au mieux. Il va falloir qu'on y passe, on ne peut pas faire autrement. L'idéal serait d'arriver de jour au cap Horn. On va naviguer lentement et avec prudence."

Armel Le Cléac'h :
« On va arriver au cap Horn dans la journée du 1er janvier. Les conditions de mer ne seront normalement pas trop mauvaises, pas de grosse tempête prévue pour l’instant, mais ce qui nous embête un peu plus c’est la présence d’icebergs qui auraient été observés là-bas par la direction de course, il faudra voir comment ça se présente et faire vraiment attention. Le scénario est incroyable. Se retrouver à quelques kilomètres de François (Gabart) en plein milieu du Pacifique et en approche du cap Horn... Et au final pas si étonnant que ça car nous avons les mêmes bateaux, la même préparation. »

Bernard Stamm :
"Le deuxième hydro est déjà testé aussi, il crache tout ce qu'il peut. J'ouvre d'ailleurs un compte chez EDF, ils n'ont qu'à bien se tenir et préparer leur chéquier, j'arrive avec le stock. Mais c'est sur l'autre bord, il faut que je patiente un peu. Mais même de ce côté, (l'hydro tribord produit un peu moins) quand ça va vite comme maintenant, c'est suffisant. J'ai envoyé mon rapport de ce qu'il s'est passé. Il faut maintenant laisser le jury faire son travail. Je n'ai jamais demandé d'assistance, j'ai agi pour mettre le bateau en sécurité. Je suis confiant quant à la décision".

Classement à 12 h
1 Banque Populaire Armel Le Cléac´h
2 MACIF François Gabart à 7.4 nm
3 Virbac Paprec 3 Jean-Pierre Dick à 309.3 nm
4 HUGO BOSS Alex Thomson à 899.2 nm
5 SynerCiel Jean Le Cam à 1932.9 nm

Sources : Vendée Globe / Banque Populaire / Macif / Poujoulat