Vendée Globe / Marc Guillemot :"La position du duo de tête n’est pas la plus confortable"

"Dans l’océan Indien, au milieu de nulle part, Armel (Le Cléac'h) et François (Gabart), sur leur puissante machine, ouvrent les portes, celles des glaces. Elles ne resteront pas longtemps ouvertes ; derrière, les autres devront forcer les gonds pour se créer un passage. 


D’ailleurs où sont-ils ? Le rythme effréné imposé par les deux premiers, Gabart et Le Cléac’h, est impressionnant. Ils devraient atteindre le sud de la Tasmanie dans moins de quatre jours. Leur position l’un par rapport à l’autre n’est pourtant pas la plus confortable. 

Avancer en duo à grande vitesse n’a pas que des avantages car la proximité d’un concurrent pourrait devenir un obstacle sur la route de l’autre en cas d’arrêt buffet (incident technique). On peut imaginer que tous les deux vivent avec un mélange d’excitation et de tension. L’excitation et la tension amènent la bêtise, et on n’en est jamais loin en mer, surtout en course. A eux de puiser au fond d’eux-mêmes la sagesse qui régulera et calmera leurs élans.

Très loin derrière, le seul Italien engagé, Alessandro Di Benedetto est dans une configuration différente. Son rêve se construit à chaque mille parcouru. Il avance et pointe le nez de son étrave vers l’horizon, celui que les premiers ont déjà passé depuis longtemps."

Par Marc Guillemot (pour Libération) / Safran