ITW / Viril pour le quatuor de tête, derrière l'anticyclone frappe déjà


Les cinq premiers concurrents, qui cravachent dans les eaux malfamées de l’océan Indien, sont en train de se faire copieusement bousculer par une mer désordonnée. Les compteurs descendent rarement en dessous des 25 nœuds. Mais c’est le prix à payer pour échapper à l’anticyclone qui pousse derrière. Objectif : respecter la porte de sécurité glace de Crozet (situé dans le nord de l’archipel éponyme) avant de plonger à nouveau dans le sud pour retrouver, dès demain, le puissant flux de sud-ouest.



Credit : JM Liot/DPPI

Pour Gamesa, Synerciel et Mirabaud, en revanche, les hautes pressions sont déjà là. La sanction est tombée : Mike Golding, le plus proche de la tête, pointe à 600 milles.


Armel Le Cléac'h :"Il y a beaucoup de vent et de mer"
« La nuit a été très physique, nous avons eu beaucoup de gros grains, la mer était chaotique et c’était vraiment dur de tenir debout ! En ce moment on vit courbé et il faut s’accrocher pour ne pas tomber. Et ça va vite, il y a beaucoup de vent et de mer, cela « malmène » le bateau, mais on fait de notre mieux pour en prendre soin malgré cela. »

Jean-Pierre Dick :"la mer est assez chaotique voire même dangereuse"
« Nous naviguons dans environ 25 à 30 nœuds de vent, la mer est assez chaotique voire même dangereuse. Dans les surfs, Virbac-Paprec 3 a tendance à enfourner, taper du nez dans la vague, il y a des accélérations et des décélérations très fortes. Après chaque vague, le pont est submergé d'eau.La température de l'eau est assez froide, environ 10°, mais celle de l'air est correcte, ce n'est pas les 50° rugissants ! Pour me détendre, j'écoute un peu de musique sur l'ipod. En ce moment, le tube à bord de Virbac-Paprec 3 c'est David Guetta, c'est raccord avec l'ambiance rythmée et les surfs à 24 nœuds ! »

Mike Golding :"Nous rappeler que nous ne pouvons pas pousser les bateaux trop fort"
"Je me sens vraiment bien. Je sens que le bateau est également en bonne condition. Et je commence à me dire que nous avons déjà fait une bonne partie du parcours. Pour être tout à fait honnête, j'aimerais que l'écart avec les leaders soit moindre mais nous sommes dans le même système météo qu'eux. Et nous avons désormais eu à faire à des conditions de navigations extrêmes, comme la nuit dernière, pour nous rappeler que nous ne pouvons pas pousser les bateaux trop fort. Si on regarde comme les trois leaders se tirent la bourre en ce moment, on croise vraiment les doigts pour eux."

Dominique Wavre :"On se dit, tout ce travail pour quelques centaines de mètres de gagnés"
« A quoi reconnait-on que le petit temps est arrivé ? On manoeuvre beaucoup, des voiles immenses, et on voit le pont avant se recouvrir de ces voiles et de leur sac. Le cockpit ressemble à un plat de nouilles, toutes les écoutes, drisses et autres bouts s’empilent par couches au fur et à mesure des changements de voiles. Heureusement qu’elles sont toutes de couleurs différentes, sans ça on s’y perdrait ! On transpire beaucoup (même dans le grand Sud !) et on se dit, tout ce travail pour quelques centaines de mètres de gagnés, quelques dixièmes de noeuds de grappillés… Mais pas le choix si on vent sortir un jour de cet anticyclone, il faut bouger !!!"

Arnaud Boissières :"le bateau atteint des vitesses dignes de ce nom"
"Depuis hier soir, le bateau atteint des vitesses dignes de ce nom, avec des pointes à plus de 24 noeuds. Il a fallu adapter la voilure progressivement au vent et à la mer, qui s est formée de l’ordre de 2,5m-3mètres maximum. Mais tout ça nous pousse et nous aide à faire des glissades. Ce vent soutenu marque symboliquement l'entrée d'Akena dans les mers du Sud. Je vais tout faire pour garder ce flux soutenu le plus longtemps possible....A l’intérieur, c'est compliqué de tenir debout sans se tenir mais c'est marrant. On se croirait dans le métro avec les accélérations !"

Classement à 16 h
1 - Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) à 17097.4 milles de l’arrivée
2 - François Gabart (MACIF) à 14.0 milles du leader
3 - Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec 3)à 37.6 milles du leader
4 - Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) à 51.4 milles du leader
5 - Alex Thomson (Hugo Boss) à 158.9 milles du leader

Sources : Banque Populaire / JP Dick / Mirabaud / Mike Golding / Vendée Globe