Figaro / Erwan Tabarly mène la flotte de la Bretagne Martinique, Gildas Morvan s'accroche

Situation sur l'eau toujours très instable pour les solitaires de la Transat Bretagne - Martinique. Le vent passe violemment de 17 à 27 noeuds et oscille de 30° à une fréquence qui s'est même intensifiée depuis hier. Les sorties de pistes ne sont pas rares mais la hantise des marins dans ces conditions « shifty », c'est surtout de déchirer un spi. Car à moins d'une semaine de l'arrivée, et alors que moins de 100 milles séparent les six premiers, pas question de créer le moindre handicap.



Gildas Morvan sur la Transat Bretagne Martinique : "Ce qui nous fait peur, c'est la casse matérielle "
Credit : A.Courcoux

« C'est pire encore que la nuit d'hier ! » lâchait Erwan Tabarly, ce matin à la vacation de 5 heures. « Le vent prend 30° en 10 secondes et forcit de 10 nœuds dans le même laps de temps » rapportait, en effet, le skipper d'Armor Lux – Comptoir de la Mer. Pour les grandes glissades tranquilles dans les alizés, on repassera. Ce que vivent en ce moment les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique n'a rien d'une sinécure.

Il faut être dessus, surveiller les réglages en permanence. Les phases de sommeil sont les plus courtes possibles et lorsque l'on est à l'intérieur, on est prêt à bondir sur les écoutes pour éviter que le bateau ne se couche ou se mette travers à la piste. « Il faut régler constamment. Souvent, le bateau part en vrac ou se retrouve plein vent arrière. Le piège, c'est de croire que parfois c'est plus tranquille. C'est tellement violent quand ça arrive ! Impossible de dormir sur ses deux oreilles en ce moment » a avoué le leader.

A bord des Figaro Bénéteau 2, tous sont donc sur le qui-vive. « Plus que les départs au tas, ce qui nous fait peur, c'est la casse matérielle » a indiqué Gildas Morvan. De fait, lorsque le vent refuse, le spi se met à faseiller et le risque qu'il se déchire est important.

Autant le dire, avec 1 500 milles restant à parcourir au portant, la perte de cette voile d'avant serait une sacrée tuile. « On regarde régulièrement s'il n'y a pas d'accrocs à cause des barres de flèche. C'est clair que l'on porte une attention vraiment particulière à cette voile même si on en a de rechange. Mieux vaut garder toutes ses cartouches pour finir » a souligné le skipper de Cercle Vert. Si la vigilance est de tous les instants pour lui et ses adversaires, il leur reste un avantage de taille : la vitesse.

Tous les Figaro Bénéteau 2 déboulent, ce lundi, entre 8 et 10 nœuds de moyenne. « Ca drope, c'est bien. Le vent devrait même se renfoncer à partir de demain » a commenté le géant de Landéda, qui s'attend également à ce que le vent adonne d'ici 24 heures et relance le jeu. « Pour l'instant, on est sur un bord tribord obligatoire. Tout ce qu'on peut faire, c'est abattre ou lofer de quelques degrés pour créer des décalages en latitudes qui demeurent faibles » a-t-il ajouté. De fait, lui et les autres font actuellement route vers la Martinique sur un bord un peu serré mais des opportunités de produire des écarts plus significatifs en latéral devraient bientôt se présenter. Patience.

Classement à 9 h
1 Erwan Tabarly ARMOR LUX - COMPTOIR DE LA MER
2 Gildas Morvan CERCLE VERT à 41.61
3 Fabien Delahaye SKIPPER MACIF 2012 à 71.76
4 Adrien Hardy AGIR RECOUVREMENT à 115.50
5 Yoann Richomme DLBC - MODULE CREATION à 123.59

Source : Rivacom