Route du Rhum / Flotteur tribord arraché pour Sodebo, Thomas Coville sain et sauf

A 23h30 le 2 novembre, le Cross a informé la direction de course de La Route du Rhum  qu’une collision s’était produite entre Sodebo Ultim’ et un cargo et que Thomas Coville était sain et sauf. 



Credit : A Courcoux

Le trimaran était presque sorti du rail et naviguait sous 3 ris et ORC, progressant à une vitesse de 15/18 nœuds dans des grains actifs par 30 nœuds de vent de Sud-Ouest. Dans le choc, le trimaran a perdu l’avant du flotteur tribord jusqu’au bras de liaison.

La coque centrale semble avoir été aussi endommagée à l’avant. Sodebo Ultim’ se dirige vers le port de Roscoff, vent de travers, sous voilure réduite, appuyé sur le flotteur bâbord. Il avance actuellement à moins de dix nœuds.

En s’approchant de la cote bretonne, le vent va mollir et la mer s’assagir. Son équipe technique qui était en stand-by à Brest se rendra dans la nuit à Roscoff où le trimaran est attendu dans la matinée.

Sodebo en collision avec un cargo sur la Route du Rhum. par Y Zedda

Thomas Coville : "Aujourd'hui, j'ai l'impression d'être un accidenté de la route. J'ai l'impression d'avoir percuté un camion avec une moto de nuit, c'est vraiment cela. " 


"J'étais en train de sortir du DST, c'est à dire la zone de trafic maritime qui nous était interdite, je pense que j'allais très vite. J'avais eu un petit souci dans la nuit à l'avant et j'avais décidé de remettre du charbon et je revenais je crois très fort sur Loïck (Loïck Peyron, Maxi Banque Populaire VII), j'étais très à l'aise.

J'ai eu une alarme moteur, pour faire une charge batterie, qui s'est déclenchée et donc je suis rentré à l'intérieur parce que j'étais surpris qu'au bout de huit heures je sois obligé de faire une charge. Il n'y avait rien d'anormal donc je suis remonté et là, j'ai bien vu sur mon écran…


Il faut imaginer que sur nos bateaux nous n'avons pas beaucoup de visibilité, là il fait nuit, il y avait des grains avec beaucoup de pluie et en fait on naviguait qu'à l'écran finalement comme les pilotes d'avions ou contrôleurs aériens qui ne travaillent qu'au radar. 

J'avais bien vu qu'il y avait deux cargos proches de moi, mon bateau était en mode vent, il a une manière d'évoluer qui peut être aléatoire par rapport au vent et par rapport aux vagues, moi je suis à 25 nœuds, le cargo est à 18 nœuds donc on a une vitesse de rapprochement de 40 nœuds et en gros je fais les deux milles en question en une minute trente. 

Je ressors de la cabine après avoir démarrer le moteur, je cherche le bon régime moteur et au moment où je lève la tête je vois ce mur noir passer devant moi et je le touche d'environ 1,5 mètres ou peut-être à 3 mètres de son arrière. C'est à dire que cela ne passait pas et cela aurait pu passer à 3 mètres."

Credit : A Courcoux

Par la rédaction
Source : Maison Link - Route du Rhum