Vendée Globe / Thomas Ruyant est à quai à Bluff : "Pour la première fois, je me suis senti en danger"

L’Océan Pacifique n’a pas voulu de Thomas Ruyant. « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » ne verra pas les Sables d’Olonne. Le Vendée Globe s’est achevé après 44 jours de course et d’aventure dans un petit port du sud de la Nouvelle Zélande, à mi-chemin d’un Tour du Monde tellement rêvé. ITW.


Credit : V.Curutchet / DPPI / Vendée Globe

Huitième au moment de sa collision avec un OFNI, Thomas Ruyant s’est révélé un compétiteur incisif, un gagneur insatiable. Face à l’accumulation d’avaries graves, il a fait étalage de ressources insoupçonnées.

En situation de survie absolue, le skipper a ramené son bateau à terre. Maître jusqu’au dernier bord de son destin.

Premiers mots de Thomas à terre, sur le ponton du port de Bluff, dans le sud de la Nouvelle-Zélande
« C’est brutal ! Tout s’arrête en un instant. Lorsque je me suis réveillé, projeté par l’impact au fond du bateau, j’ai deviné que c’était très grave. Je n’ai plus pensé qu’à une chose, sauver mon bateau. 

Dans mon malheur, je me trouvais proche de côtes habitées. Je frissonne en pensant à ce qu’aurait été mon histoire si cela s’était passé en plein Océan Pacifique. Pour la première fois, je me suis réellement senti en danger. En approche de la Nouvelle Zélande, j’ai eu jusqu’à 45 noeuds de vent ! L’eau a envahi le compartiment avant.

J’avais le doigt sur ma balise de détresse, et j’étais sur le point de tout déclencher. Passée la pointe sud ouest de la Nouvelle Zélande, la mer et le vent se sont calmés, et j’ai été gratifié d’un couché de soleil extraordinaire sur les montagnes néo zélandaises, rien que pour moi. 

Je suis depuis partagé entre une immense tristesse, et le soulagement. Je ramène un bateau très sérieusement blessé, mon Vendée Globe est terminé et je ne remonterai pas le chenal des Sables. Mais j’étais bien dans ma course. Jusqu’à l’impact, malgré l’accumulation des problèmes, j’étais en course et je pensais déjà au Pacifique où m’attendaient des conditions plutôt clémentes.

Rien ne nous prépare à cela, bien que nous y pensions toujours. L’avarie, l’incident mécanique qui pousse à l’abandon. Quand cela vous arrive, cela vous sonne. On a du mal à y croire. Je suis aussi dans un état de fatigue émotionnelle extrême et cela m’empêche de voir les choses froidement. 

Je sens la sympathie autour de moi. Mais elle ne change rien à ma réalité. Le Vendée Globe est terminé pour moi. »




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Par la rédaction
Source : TB Press