Les IMOCA au départ de la Route du Rhum, de Charal à PRB d'Hugo Boss à Malizia II, revue d'effectif 2018

En l’espace de quatre ans, la classe IMOCA a opéré sa mue. Toujours plus complexes, spectaculaires et exigeants, ces monocoques de 60 pieds sont devenus des engins « afoilants »… Avec 20 skippers au départ dont dix s’alignent sur des foilers, cette édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe en IMOCA s’annonce disputée, indécise et passionnante. 


Crédit : Hugo Boss


Ils étaient neuf en 2014 et n’ont jamais été plus de treize au cours des 40 ans d’histoire de la course. Le plateau sera composé de 20 concurrents cette année - 17 hommes et 3 femmes de 5 nationalités. On prédit chez les IMOCA une bataille au couteau pour une traversée de seulement 11 jours pour les plus rapides. En quatre ans, les foils sont apparus et promettent des performances encore à la hausse sur une course aux allures de (long) sprint.


Un foiler sur deux

10 foilers sur 20 bateaux au départ, c’est du jamais vu. Six IMOCA avaient déjà ces nageoires inscrites sur leur acte de naissance (Bureau Vallée, Charal, Hugo Boss, Malizia II-Yacht Club de Monaco, Newrest-Art & Fenêtres, UCAR-Saint Michel). Pour les quatre autres, la transformation a eu lieu en cours d’existence (Initiatives-Cœur, La Fabrique, La Mie Câline-Artipôle, PRB).

Aux plans porteurs sans limitation de taille, s’ajoutent toujours ballasts, mâts ailes, quille basculante, safrans relevables,… Les IMOCA sont bel et bien, avec les multicoques de la catégorie ULTIME, les machines les plus complexes de cette 11ème Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Sens marin et solide condition physique y sont indispensables mais ne suffisent plus à en tirer la quintessence comme l’explique Yann Eliès, sur UCAR-Saint-Michel : « JP (Dick) m’a donné tout le mode d’emploi qu’il avait pendant la Transat Jacques Vabre que nous avons remportée ensemble l’année dernière. Je continue d’apprendre avec les entrainements à Port-la-Forêt et en rencontrant des intervenants extérieurs. Les bateaux sont devenus tellement complexes qu’il faut beaucoup naviguer et être au contact des autres pour comprendre et progresser. »

A Saint-Malo, les projecteurs seront tournés vers un autre triple vainqueur de la Solitaire du Figaro, Jérémie Beyou qui s’aligne sur Charal. Très démonstratif avec ses immenses foils au profil anguleux, le dernier plan VPLP mis à l’eau cet été, dessine la nouvelle génération des IMOCA. Autre inconnue : on ne sait rien des évolutions engagées sur Hugo Boss que le britannique Alex Thomson a brillamment conduit à la deuxième place sur le dernier Vendée Globe et gardé au chaud depuis …


Course dans la course

La course des unités d’ancienne génération sera elle aussi passionnante à suivre. Neuf 60 pieds lancés pour le Vendée Globe 2008 seront amarrés à partir du 24 octobre dans le bassin Duguay-Trouin à Saint-Malo. On trouve à leur bord quelques très bons compétiteurs qui ne sont pas là par hasard. Certains peuvent briguer les places d’honneur, comme l’a démontré l’an passé Yannick Bestaven (Maître CoQ) terminant cinquième de la Transat Jacques Vabre sur son plan Farr 2008. Dans ce groupe, il sera d’ailleurs intéressant de mesurer la plus value des foils sur les deux 60 pieds transformés cet hiver (La Mie Câline-Artipôle et La Fabrique).

A ce menu sportif, s’ajouteront quelques belles aventures. Certains viennent poser sur cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe une première pierre à leur projet de Vendée Globe 2020. Un rêve de grand large que nourrit Manuel Cousin (Groupe Setin) mais aussi Alexia Barrier (4MyPlanet) qui s’aligne sans complexe sur le plus vieux bateau de la flotte, un plan Lombard de 1998.

Les 20 concurrents de la catégorie IMOCA :

Fabrice Amedeo (Newrest-Art & Fenêtres), plan VPLP Verdier 2015*
Romain Attanasio (Pure-Famille Mary), plan Farr Yacht Design 2007
Alexia Barrier (4MyPlanet), plan Lombard 1998
Yannick Bestaven (Maître CoQ), plan Farr Yacht Design 2006
Jérémie Beyou (Charal), plan VPLP 2018*
Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artipôle), plan Owen Clarke 2007*
Louis Burton (Bureau Vallée), plan VPLP Verdier 2015*
Manuel Cousin (Groupe Setin), plan Farr Yacht Design 2007
Samantha Davies (Initiatives-Cœur), plan VPLP Verdier 2010*
Yann Eliès (UCAR-Saint-Michel), plan VPLP Verdier 2015*
Boris Herrmann (Malizia II-Yacht Club de Monaco), plan VPLP 2015)*
Ari Huusela (Ariel II), plan Owen Clarke 2007
Isabelle Joschke (Monin), plan VPLP Verdier 2007
Stéphane Le Diraison (Time for Oceans), plan Finot-Conq 2008
Paul Meilhat (SMA), plan VPLP Verdier 2011
Erik Nigon (Vers un monde sans SIDA), plan Farr Yacht Design 2006
Vincent Riou (PRB), plan VPLP Verdier 2009*
Alan Roura (La Fabrique), plan Finot-Conq 2007*
Damien Seguin (Groupe APICIL), plan Finot-Conq 2008
Alex Thomson (Hugo Boss), plan VPLP Verdier 2016*
*Foilers

Source : Rivacom