Vincent Riou et son PRB doté de foils à J-3 du départ de la Route du Rhum - ITW

Vincent Riou prendra le départ dimanche de la Route du Rhum avec l'IMOCA PRB et ses nouveaux foils signés Juan K. L'occasion pour le skipper d'en dire un peu plus.


Crédit : B Stichelbaut



Lors du dernier Vendée Globe, les foils n’étaient pas efficaces à toutes les allures. Ce problème est-il résolu ?

Vincent Riou : « les choses ont pas mal changé depuis 2016 et notamment la règle IMOCA qui nous permet de concevoir et construire nos bateaux. Cette règle a évolué et autorise aujourd’hui à régler les foils. Cela nous permet d’augmenter ou de diminuer la puissance de l’extrémité du foil, le petit aileron qui remonte vers le haut.

Il n’y a que deux paires de foils dans la flotte qui ont été dessinées autour de cette règle : ceux de Charal et ceux de PRB."


Est-ce qu’il y a un réel gain de vitesse grâce aux foils ?

« Ces appendices nous permettent d’aller plus vite que les bateaux « conventionnels » à dérives à peu près 90% du temps. Lors du dernier Vendée Globe, les foils permettaient d’aller plus vite entre 50 et 60% du temps même s’il était difficile de définir la barrière car cela dépendait du type de foils.

La modification majeure de la règle IMOCA fait que le foil est maintenant incontournable pour faire un bateau performant. Il est vrai que dans certaines conditions, les bateaux à dérive peuvent aller plus vite que nous mais sur des allures tellement restreintes qu’aujourd’hui, si l’on veut avoir une vraie chance d’emporter une course en IMOCA, il faut avoir des foils sur son bateau. »


Pour la Route du Rhum, l’installation des foils a-t-elle une répercussion sur le choix de la route par rapport aux éditions précédentes ?

« Oui, cela peut clairement faire des routes très différentes. Nous avons beaucoup travaillé entre le moment où nous avons mis le bateau à l’eau et où nous sommes arrivés ici à Saint-Malo pour cartographier les nouvelles performances du bateau. 

Cela nous a permis de faire une polaire de vitesse du bateau qui va ensuite nous servir pour les simulations de routage avec les prévisions météo que l’on aura à ce moment-là. Nous confrontons régulièrement les anciennes performances de PRB aux nouvelles et l’on voit de temps en temps des routes très différentes sortir. »


Concernant les OFNI, y a-t-il de nouveaux moyens pour les détecter ?

« Il y a des nouveaux moyens en développement qui ne sont pas encore fiabilisés. A bord de PRB, nous avons un système en développement. J’espère que dans deux ans, pour le prochain Vendée Globe, nous serons capables d’offrir à l’ensemble de la flotte des moyens de limiter le risque de collision avec des OFNI.

Ce système est en test sur quatre bateaux de course au large et je pense qu’il sera en test uniquement sur PRB pour la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. »

Source : Effets Mer