Thomas Coville prépare la Brest Atlantiques avec Sodebo Ultim 3 : "Nous faisons évoluer les foils avec une V2"

Cela fait presque six mois que Sodebo Ultim 3 ont touché l’eau pour la première fois. Des mois studieux que Thomas Coville et son équipe ont passé en majorité sur l’eau. Pour tester et valider les choix structurels et techniques, ils ont suivi scrupuleusement le programme établi. "Au départ, il s’agissait de concepts théoriques. Maintenant, pour que ce soit crédible, il va falloir concrétiser tout ça en résultats sportifs." Départ de la Brest Atlantiques le 3 novembre.



Credit : M.Keruzoré

Une première version de plan porteur de dérive en mars 2020

« Ces six mois étaient nécessaires pour confirmer et valider certains choix. Tout est prévu techniquement pour installer ce fameux plan porteur de dérive (ndlr : Sodebo Ultim 3 n'en possède pas à ce jour). C’est lui qui va nous permettre d’accéder au vol intégral et de gagner en vitesse pure - jusqu’à 5 nœuds - à certaines allures. 

J’avoue que c’est frustrant de devoir faire les choses les unes après les autres mais je me serais peut être pris les pieds dans le tapis et surtout, je n’aurais pas su quel était le bon plan porteur pour pousser et faire décoller la coque centrale de Sodebo Ultim 3. 

Il y a six mois, je ne connaissais pas la variable d’ajustement d’un plan porteur de dérive. Cela me paraissait très ambitieux d’avoir un bateau complétement volant dès la mise à l’eau. Maintenant que nous avons les données, nous en avons dessiné plusieurs avec comme objectif d’avoir une première version de ce plan porteur de dérive en mars 2020, soit un an après la mise à l’eau ».


Sodebo Ultim 3, un bateau bien né

Sodebo Ultim 3 a touché l’eau pour la première fois le 18 mars 2019. Thomas Coville a partagé son soulagement. Le bateau était dans ses lignes. Et aujourd’hui, il confirme cette première impression : « Oui, le bateau est bien né. Rien à redire sur la position du mât et sur celle des foils. Idem sur la taille des safrans et sur leur emplacement. 

Au départ, il s’agissait de concepts théoriques qui sont devenus des partis pris, puis des choix et ce n’était pas évident à faire. Maintenant, pour que ce soit crédible, il va falloir concrétiser tout ça en résultats sportifs


Thomas Coville : "Accepter de ne pas savoir"

« Dans ce que l’on entreprend avec ces bateaux, une des choses difficiles consiste à accepter de ne pas savoir même en ayant des convictions. Pour certains, c’est angoissant. Ne pas savoir, ce n’est jamais facile.

Depuis le mois de mars, nous avons beaucoup appris. Si nous prenons l’exemple de la gestion des foils, nous n’avions pas tout de suite compris les interactions entre les appendices. C’est ce qui nous a conduit à changer les réglages. Nous faisons évoluer les foils avec une V2 même s’ils ont parfaitement répondu au cahier des charges quand le bateau va entre 23 et 48 nœuds ! Un œil non averti ne verra pas l’évolution.

Sur un prototype comme un Ultim, la complexité combinatoire est permanente. Pour l’énergie à bord, nous avons découvert de nouvelles choses quand on est volant ou demi volant … comme par exemple, comment refroidir un moteur. Nous développons aussi notre plan de voilure avec Norths Sails. On ne mesure pas encore aujourd’hui l’effet de plaque mis en place


Source : Wellcom Link