La Brest Atlantiques décortiquée par Thomas Coville, "Comme un début de Tour du Monde"

Sodebo Ultim 3 a retrouvé son élément hier, l'occasion pour Thomas Coville de se projeter sur la prochaine course des Ultim 32/23, la Brest Atlantiques. Le 3 novembre prochain, les quatre concurrents s’élanceront de Brest pour un tour de l’Atlantique sans escale en duo. Au cours des 20 à 30 jours de course prévus, ils passeront au large de Rio de Janeiro (Brésil) et au large de Cape Town (Afrique du Sud) avant de remonter vers Brest, la ville des records. Thomas Coville décortique le parcours. 


Crédit : Sodebo

« Une vraie opportunité à l’image des défis relevés avec les Ultim »

« Je pense que ce n’est pas un hasard que le programme Ultim commence par cette course. On ne va pas faire de langue de bois, c’est né d’une contrainte [ndlr annulation d’un tour du monde suite aux avaries de la Route du Rhum 2018] et on en a fait une vraie opportunité à l’image des défis relevés avec les Ultim.
C’est un parcours plus accessible qu’un tour du monde car on reste en Atlantique Nord / Atlantique Sud, mais la distance et la diversité des conditions que nous allons rencontrer en font un beau challenge. Ca fait très longtemps que je ne suis pas parti sur une course avec un parcours qui m’enthousiasme autant. »

Un début maîtrisé

« Il y a une grande partie du parcours du début que je connais presque par cœur. C’est comme un morceau de musique, quelque chose que j’ai fait, refait et répété : les départs de Brest, la descente du Golfe de Gascogne, le Portugal, Madère, les Canaries… Je dirais que, jusqu’à l’équateur c’est quasiment tous les ans le même parcours sur différentes courses… et une partition que j’ai plaisir à jouer !

On passera évidemment par le Pot au noir : un endroit stratégique. C’est un moment très important dans la course parce que c’est là que vont se creuser les écarts, au hasard des décisions de chacun. Il y a souvent un beau jeu de manœuvres qui fait qu’athlétiquement parlant j’aime bien ce coin là.
Ensuite on descend jusqu’à Rio : on l’a fait souvent avec Sodebo, c’est quelque chose que j’aime bien. Et après ça… tout est nouveau. »

Un Atlantique Sud à deux facettes

« Rio – Le Cap ça peut être tout l’un ou tout l’autre : ça va dépendre de la position de l’anti-cyclone de Sainte Hélène. Soit ça va très vite, on arrive au Cap très rapidement et c’est une promenade de santé, soit il faut descendre très loin, aller jusqu’aux glaces et là on se retrouve dans une ambiance crampons-piolets, brouillard, vent fort… Comme un début de Tour du Monde. Ça peut être très engagé : c’est peut-être même la partie la plus difficile et la plus dangereuse du parcours.

Ensuite on arrivera au Cap : c’est une ville de cœur, une ville d’émotions… Je m’y suis déjà arrêté après avoir eu des soucis techniques, ou en escale avec la Volvo Ocean Race. On va passer autour d’une île chargée d’histoire, Robben Island, souvenir personnel aussi d’un voyage que j’ai fait avec mes enfants en les emmenant voir la cellule de Nelson Mandela… »

Retour vers l’hiver

« Après Le Cap, la route du retour est une route qu’on prend très rarement, voire jamais. C’est de nouveau l’inconnu et l’excitation.
Cette période, jusqu’à la fin de la course, va être difficile pour nous. On va rentrer dans une période où l’hiver sera installé, les dépressions hivernales seront fortes et difficiles à encaisser. On sera à 3 semaines, voire un mois de course, il y aura sans doute une fatigue technique, une fatigue physique et psychique…
C’est une course qui a la particularité de partir et d’arriver dans la même ville : Brest. C’est toujours un plaisir de pouvoir donner rendez-vous aux gens qu’on a quitté au départ et c’est finalement assez rare dans une course. Il y a un coté émotionnel évident, les arrivées promettent d’être des moments très forts. »

Source : Sodebo