Seul sur l’Atlantique, Energy Observer s’adapte à la crise du Coronavirus

Comme l’ensemble des Européens aujourd’hui, Energy Observer met tout en œuvre pour s’assurer que les femmes et les hommes qui travaillent en son sein et à ses côtés soient protégés et puissent assurer leurs missions en toute sécurité. Pour cette raison, Victorien Erussard, capitaine et fondateur d’Energy Observer, et Jérôme Delafosse, chef d’expédition et réalisateur, ont revu les différentes escales du bateau.


Crédit : A Conty

Mise en sécurité de l’équipage et du navire

Energy Observer est arrivé aux Canaries le 25 mars 2020 après 1 600 milles nautiques parcourus depuis son départ de Saint-Malo. Il a quitté Santa Cruz de Tenerife samedi dernier pour une transatlantique vers l’arc antillais, un parcours de plus de 2 800 milles en complète autonomie.

Pour la sécurité des marins et dans le respect des restrictions sanitaires en vigueur, il n’y aura aucune relève d’équipage jusqu’aux Antilles.


Le confinement de l’équipage

Parti de France avant les mesures de confinement, l’équipage en bonne santé s’est bien-sûr adapté progressivement aux mesures de confinement imposées aux populations des pays visités.

L’escale à Tenerife était technique, destinée à permettre l’avitaillement du bateau à distance. Pour des raisons de sécurité, l’équipage n’a pas quitté le navire, les vivres étant déposés et isolés d’avance sur le ponton suivant les protocoles de confinement nécessaires.

Victorien Erussard et Jérôme Delafosse devaient embarquer aux Canaries pour cette première traversée océanique mais ont été contraints d’y renoncer pour préserver la sécurité sanitaire de leurs équipiers.

Le bilan énergétique

Les marins ont mis à profit ce temps supplémentaire passé sur le navire pour opérer une vérification complète du bateau, d’autant plus nécessaire qu’il a été mis à rude épreuve lors de sa descente musclée depuis la Bretagne. Sur ce premier parcours durant lequel les conditions de vent et de mer étaient contraires, Energy Observer a pu pleinement tester, avec succès, les améliorations technologiques apportées au navire ces derniers mois, faisant la preuve qu’elles améliorent de beaucoup ses performances. Les ailes et les nouvelles hélices, notamment, ont permis au bateau d’atteindre 14 nœuds dans une mer forte. Les réserves d’hydrogène ont été peu utilisées, le soleil et le vent assurant quotidiennement l’essentiel de la propulsion et des besoins énergétiques.

Les décisions que nous avons été amenés à prendre ces derniers jours

Pour ce qui concerne l’Odyssée, c’est la décision de report des Jeux Olympiques de Tokyo à 2021, prise par le Premier ministre japonais et le Comité International Olympique, qui a conduit à modifier le programme initial. Le parcours d’Energy Observer va donc évoluer pour que le navire et son village d’exposition itinérant y soient présents pour l’ouverture le 23 juillet 2021 comme prévu.

Cette année 2020, il devrait en conséquence se recentrer autour de la mer des Caraïbes pour des tournages sur les enjeux de protection de la biodiversité, pour conduire le navire jusqu’en Californie avec, si possible, des escales à San Francisco et Los Angeles, cités particulièrement actives dans l’innovation et la transition énergétique.

Compte-tenu des dernières directives sanitaires, le bateau se dirige donc actuellement vers les Antilles où il devrait rester en confinement et être mis en sécurité. Son arrivée est prévue à partir du 20 avril en profitant des vents portants des alizés. Cependant, ces derniers étant peu actifs, Energy Observer doit descendre jusqu’aux îles du Cap-Vert pour en bénéficier.

Adapter le parcours pour tenir compte du report des Jeux Olympiques, y être présent pour l’ouverture en 2021, limiter les risques pour l’expédition et le navire expérimental dans ce contexte, mais surtout protéger l’équipage, telles ont été les motivations qui ont guidé Victorien Erussard et Jérôme Delafosse dans leurs décisions. L’objectif reste de poursuivre, dès que les conditions le permettront, cette mission essentielle, plus que jamais porteuse de sens et d’espoir, au service des objectifs de développement durable et de la recherche.


Source : Rivacom