Charlie Dalin : "ils devront rester forts jusqu’au bout", direction Dunkerque pour la Solitaire - ITW

Ils se sont élancés de Saint-Quay-Portrieux pour Dunkerque via Eddystone. Les Figaristes ont pris le départ de la deuxième étape de la Solitaire ce dimanche. Charlie Dalin, Skipper Macif 2015 analyse.

 

Crédit : A Courcoux

« Quand on navigue en Manche, la première chose à vérifier est le coefficient de la marée. Dimanche, il sera d’environ 80 ce qui reste assez bas. À l’heure du départ, cela correspondra à l’étal de la pleine mer. La flotte partira assez vite car elle bénéficiera d’un courant favorable qui l’aidera à s’extirper de la baie. La sortie des Hauts de Bréhat ne posera donc pas de problème. Les Figaristes attaqueront leur remontée de la Manche dans une section où il y a habituellement beaucoup de trafics (cargos, pêcheurs, plaisanciers…). Néanmoins avec la situation sanitaire actuelle, on estime une baisse d’environ 20% de la circulation en mer. Ils retraverseront ensuite la Manche dans l’autre sens avant de prendre la direction du Nord

Dans cette remontée, ils seront davantage gênés par les cargos, car l’angle de navigation sera plus fermé. Au DST des Casquets (au Nord-Ouest de Cherbourg), ils auront un arbitrage à faire : passer au Nord ou au Sud. En fonction des conditions météo, la flotte se séparera peut-être. S’ils choisissent de passer à la côte vers le Cotentin, les courants seront plus forts, notamment au Cap de la Hague. Il y aura ensuite des coups tactiques à faire vers les falaises du Pays de Caux (Dieppe et Fécamp). »

 

Tenir jusqu’au bout !

 
« Généralement, quand je passe la bouée Antifer (Etretat), cela signifie que je suis presque arrivé à la maison (Le Havre) ! Là, la course sera loin d’être terminée car, avec une arrivée à Dunkerque, il reste tout le Nord de la Manche. Je crois que je n’ai jamais remonté cette zone, je l’ai toujours descendu. Mentalement, ils devront rester forts jusqu’au bout.
 
Une fois le Touquet passé, l’entonnoir entre le DST et la côte se réduira et obligera Pierre et Erwan à sans cesse louvoyer. Il y a en plus le risque que les 50 derniers milles du parcours se fassent à contre-courant… Quelques petits gains seront possibles mais les options seront très faibles voire inexistantes. À ce stade, ils ne pourront plus se reposer avant la ligne d’arrivée. Ce sera une fin d’étape musclée dans un terrain de jeu vraiment pas large avec du courant, du trafic et des bancs de sable !
»

 

Garder du jus pour la fin 

« Le dilemme sera donc de savoir doser son effort. Il faudra se donner suffisamment en début de course pour être dans le bon paquet tout en conservant l’énergie nécessaire pour tenir le choc sur la fin du parcours. C’est une étape où il est vraiment important de garder du jus pour la fin qui s’annonce sportive ! La gestion du sommeil sera essentielle, d’autant plus que les nuits commenceront à être longues. Lors de la course, elles auront néanmoins l’avantage d’être lumineuses, ce qui est utile pour les marins qui naviguent uniquement éclairés par la lune. S’ils arrivent à gérer leur effort, ils seront certainement dans le bon paquet. »

 Source : Apivia Voile