Thomas Ruyant, deuxième sur le Vendée Globe, sectionne son foil abimé : "tout est désormais réglé à bord"

Thomas Ruyant en a terminé jeudi après midi avec sa longue liste de réparations. Il tourne la page des soucis à répétions qui ont, depuis lundi, entravé sa marche en avant. Après 4 ascensions en tête de mât, le problème venait de son foil babord, victime d'une forte délamination. Hier après-midi, le skipper de LinkedOut a sectionné le tip de son foil. Ce matin, il reprend sa route vers les mers du Sud, toujours deuxième du Vendée Globe.



Credit : P.Bouras/TRRacing/VG2020


Problème structurel sur un foil

Les architectes et tous les techniciens de TR Racing qui se sont immédiatement penchés sur la question, ont fortement conseillé à Thomas Ruyant de couper la partie abîmé du foil, qui risquait, en se dégradant, d’entrainer de graves dommages collatéraux. 

C’est depuis hier après-midi chose faite, le skipper a sectionné le tip de son foil, et LinkedOut va poursuivre son tour du monde amputé de son foil bâbord, la partie saine de l’appendice étant définitivement rentrée dans son puits. 

Toute son attention se porte à nouveau exclusivement sur la course mise en « stand by » depuis lundi. Une belle seconde place est à défendre, et il y a aussi un lièvre à aller chercher : Charlie Dalin ne l’a évidemment pas attendu en chemin et pointe à près de 200 milles en son Sud Est. 


La course reprend ses droits 

 «  Hier, j’ai eu pas mal de choses à gérer avant de rentrer dans les Quarantièmes : j’ai pu m’occuper du foil bâbord que j’ai coupé en partie pour limiter la puissance, et tout est désormais réglé à bord : je suis même remonté dans mon mât hier matin pour parachever mes solutions en tête ! 

  « Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, mais mon foil bâbord était bien fissuré au niveau du coude. Avec mon équipe à terre et les architectes, on a pris la décision de couper une partie du « tip » (zone verticale du foil). Désormais, le foil ne sert plus à grand-chose mais au moins, il ne risque pas de provoquer des avaries s’il casse. Il ne reste plus qu’un bout qui sort de la coque. 

Cela ne va pas m’empêcher d’aller vite et de faire ma course ! J’ai une scie sabre à bord, mais il a fallu que je sorte du bateau pour opérer. C’était tout de même un beau dossier à gérer ! J’ai profité du peu de vent de jeudi pour m’occuper de ça… Mais il a quand même fallu que je me suspende au-dessus du foil : j’ai retiré environ deux mètres de « tip ». 

Les conséquences, si je ne faisais rien, c’est qu’un morceau vienne endommager l’outrigger qui tient le mât et/ou la coque ou le puits de foil. Il y avait trop de risque pour l’intégrité du bateau. Maintenant, avec moins de tip, LinkedOut a moins de puissance en tribord amures. 

Maintenant, j’ai dix nœuds de brise et surtout un bateau prêt, même s’il lui manque un petit bout… J’ai probablement moins de pression que mes poursuivants, mais je pense que demain, ça va envoyer ! »


Par la rédaction

Sources : T.Ruyant - VG