Apivia augmente la cadence sur le Vendée Globe, les leaders attendent 45 nœuds et 7 mètres de creux à l’approche du cap Horn

 

Les leaders du Vendée Globe sont à 1 300 milles du cap Horn ce mercredi. La régate par 55 degrés Sud est toujours aussi intense au sein du top 14. Le schéma météo avec lequel les leaders doivent composer pour rallier le troisième des trois grands caps est plutôt complexe. Les voici pris en tenaille entre une dépression secondaire dans leur Nord qui va se creuser pour donner des conditions musclées le long des côtes chiliennes, jusqu’à la pointe de l’Amérique du Sud et un couloir de vents plus mous et instables. Pour les premiers (Yannick Bestaven, Charlie Dalin et Thomas Ruyant) l’idée est d’éviter de se faire matraquer dans 45 nœuds et 7 mètres de creux à l’approche du cap Horn. Pour les suivants, qui multiplient les empannages le long de la ZEA, il faudra veiller à ne pas être trop freiné dans une zone très instable.

 

Crédit : JM Liot

Apivia augmente la cadence

En fonction de sa position sur l’échiquier, chacun adapte sa stratégie pour éviter « la casse » ou la perte de terrain. En tête, Yannick Bestaven, Charlie Dalin et dans une moindre mesure Thomas Ruyant, accélèrent pour rester à l’avant du front et bénéficier le plus longtemps possible d’un flux de Nord-Ouest et d’une houle régulière. Calé en bâbord amure sur son bon foil, Apivia a même franchement augmenté la cadence : presque 20 nœuds de moyenne entre deux classements.
 
Ces deux ou trois-là devront néanmoins ajuster leur trajectoire pour ne pas se retrouver au pire endroit au pire moment lorsque la dépression secondaire déboulera sur leur route d’ici 36 heures. Dans tous les cas, tout est affaire de dosage entre le désir d’être compétitif et la préservation de soi. Un art qu’il faut savoir pratiquer sans frustration et que commencent (plus ou moins) à maîtriser les marins du Vendée Globe.
 


"Il faut cravacher !"

Clarisse Crémer qui fêtait ses 31 ans aujourd’hui au large du point Nemo mesurait la chance d’être aussi bien placée à ce stade du parcours. Pourtant, elle admettait devoir négocier sans cesse avec elle-même : « j’essaye d’aller vite tout le temps, en me préservant. Tout cela est une histoire de compromis entre performance et émotions » admet-elle. « J’apprends à me connaître. C’est une vraie leçon de vie ». 

Il n’empêche, la skippeuse de Banque Populaire X (12e) s’accroche pour ne pas se faire déborder par Armel Tripon dont le foiler noir et jaune ne cesse de gagner du terrain. Un boulevard semble même s’ouvrir devant son étrave ronde. « J’ai une météo super favorable jusqu’au cap Horn, reconnaissait-il cette nuit (pour lui) à la vacation. Je vais essayer de saisir cette opportunité pour recoller au paquet. Mais il faut cravacher ! Il y a quand même un sacré niveau d’engagement chez tout le monde ! Mon but est de revenir tout en ménageant mon bateau. C’est un équilibre à trouver, il faut être prudent ».

 

Classement 15:00 (heure française) 

1. Yannick Bestaven, Maître CoQ IV, à 8 387,26 milles de l’arrivée 
2. Charlie Dalin, Apivia, à 109,07 milles du leader 
3. Thomas Ruyant, LinkedOut, à 170,07 milles du leader
4. Damien Seguin, Groupe APICIL, à 173,53 milles du leader 
5. Jean Le Cam, Yes We Cam!, à 244,96 milles du leader
 
Source : OConnection