Charlie Dalin revient fort, 40 milles de retard sur Yannick Bestaven, leader du Vendée Globe

 

Belles et rectilignes sont les trajectoires d’APIVIA qui glisse le long de la Zone d’Exclusion Antarctique. Pointé hier même heure à 109 milles de Yannick Bestaven (Maître COQ), Charlie Dalin est ce matin à 45,4 milles dans le sillage du bateau rouge. Des conditions 100% régate que le skipper d'APIVIA affectionne, avec pour terrain de jeu le Sud de la Nouvelle-Zélande et un océan Pacifique compréhensif. 

 

Crédit : Y Zedda

"J’ai une mer vraiment plus facile à gérer"

Charlie Dalin et APIVIA sont de retour. 134 milles de retard sur Yannick Bestaven (Maître CoQ) jeudi 17 décembre à 9h00, 109 milles vendredi 9h00 et, 45,4  milles ce samedi matin. Rien à dire, le skipper grappille milles après milles son retard, s’offrant même comme cadeau de bienvenue dans l’océan Pacifique, un retour à la deuxième place du classement hier. « Quelques heures après avoir franchi la frontière entre le Pacifique et l’Indien, tout s’est assagi. C’est étonnant ! Comme s’il y avait une vraie barrière… J’ai une mer vraiment plus facile à gérer déclarait hier Charlie. J’ai une quinzaine de nœuds de vent, j’avance à 15 nœuds et la mer s’est bien assagie. Si ça pouvait rester comme ça le reste du Pacifique, ça serait parfait. La bonne nouvelle, c’est que je suis dans du vent, Thomas (Ruyant) et Yannick (Bestaven) en ont moins. En théorie, je suis en train de faire du gain tout doucement. Le vent ne devrait pas descendre sous les 12-13 nœuds, je ne devrais jamais m’arrêter. Sur le papier, ça a plutôt l’air d’être en ma faveur ».

 

Le long de la Zone d’Exclusion Antarctique

APIVIA glisse à l’Est, Charlie Dalin a le moral et distille ses empannages le long de la Zone d’Exclusion Antarctique. Un vaste anticyclone est en train de contraindre le groupe des bateaux de tête à enchainer les empannages le long de la zone des glaces pour échapper, chacun à sa manière, à une vaste zone de vents faibles calée dans le Nord. Impossible d’aller trop au Nord au risque de se retrouver englué dans les petits airs, impossible de s’échapper au Sud, ZEA oblige. Il faut alors travailler sur les fichiers météo, les comparer et optimiser ses trajectoires pour garder du vent, toujours du vent… sans oublier d’orchestrer les empannages au millimètre, sans faire chuter la vitesse du bateau ou casser son aire. Plus facile à dire qu’à faire, quand on voit que les vitesses peuvent brusquement s’écrouler, à l’image du leader pointé hier 15h00 à 7,2 nœuds, là où Charlie Dalin était flashé à 18,2 nœuds. Et si ce Pacifique semble sympathique côté météo pour toute la durée du week-end, nul doute que c’est exactement dans ce type de conditions qu’il ne faut rien lâcher. Choix de voile d’avant judicieux, assiette du bateau parfaite, siestes correctement calibrées et repas à la volée soit un programme calé sur le curseur : priorité vitesse absolue !

 

Antoine Gautier (Directeur des Etudes chez MerConcept) : "Ils passent en mode 100% régate"


« Les conditions vont être parfaites pour les foilers avec du 18 nœuds de vent moyen et des passages à 22/25 nœuds. Je connais Charlie, et je pense qu’il doit apprécier lorsqu’il regarde les fichiers météo… .

Pour l’instant, le début du Pacifique est super cool. La première moitié du Pacifique devrait être top et j’imagine qu’ils sont contents de cela, après l’océan Indien qu’ils ont eu. Là, Ils vont devoir tirer des bords le long de la ZEA, je pense, pendant les 7 ou 10 prochains jours. Charlie va surtout travailler ses trajectoires, faire le bon choix de voiles dans tout son inventaire, pour ne pas faire de changement de voiles toutes les demi-heures… 

Après avoir passé 10 jours en mode survie, avec gestion du bateau et de la course, sans oublier les problèmes techniques dans le cas d’APIVIA, là, ils passent en mode 100% régate et ça… Charlie adore ! ». 


Source : Apivia