Yannick Bestaven et Thomas Ruyant se font la malle sur le Vendée Globe, le skipper Maitre Coq en tête

 

Ce mercredi matin, par 54° Sud, dans un flux assez constant de 20 nœuds de vent de Nord-Ouest, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven se sont croisés, et ont empanné. Seuls en tête du Vendée Globe depuis que Charlie Dalin (Apivia) a été contraint de les laisser passer lundi, le temps de fabriquer une nouvelle cale basse, le Nordiste et le Charentais-Maritime se sont fait la malle. Yannick Bestaven a pris la tête du Vendée Globe.

 

Crédit : JM Liot

Comme un Maître CoQ en pattes

Yannick Bestaven se sent comme un Maître CoQ en pattes sur son IMOCA à foils de 2015, ex-Safran. Si son monocoque avait connu un court Vendée Globe en 2016-2017 avec l'abandon de Morgan Lagravière suite à un choc avec un OFNI, ce plan VPLP Verdier n’a cessé de monter en fiabilité et performance, d’abord entre les mains de Roland Jourdain et son écurie Kaïros, puis sous la couveuse mise en place par Jean-Marie Dauris, directeur sportif et technique, et Stan Delbarre, le boat captain. Au plus près de l’orthodromie dans la matinée, Yannick Bestaven a pointé son étrave vers l’Est, direction la longitude de la Tasmanie, que le leader devrait couper demain, entrant alors dans les eaux du Pacifique. Une étape au moins aussi symbolique que le franchissement du Cap Leeuwin. Cet après-midi, le Rochelais était toujours le plus rapide de la flotte sur les quatre dernières heures (19,9 nœuds) juste derrière Jérémie Beyou (Charal), qui poussait depuis la 21e place à 20,2 nœuds dans un tout autre système météo.

 

Bestaven, Le Cam, Herrmann « réparés » 

Ce qu’il convient de noter, c’est que Yannick Bestaven a fait partie des quatre skippers qui se sont déroutés dans la soirée du 30 novembre pour aller porter secours à Kevin Escoffier. Ce midi, le skipper de Maître CoQ IV a obtenu réparation du jury international du Vendée Globe. Georges Priol, Président de ce jury international composé de cinq membres, a signifié ce midi que Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) et Jean Le Cam (Yes We Cam!) étaient également crédités d’un temps de compensation de respectivement 6 heures et 16h15. 

 

Demain, le Pacifique 

Derrière les deux leaders, 25 autres bateaux encore en course progressent dans l’Indien. Reparti il y a 24 heures après avoir achevé ses réparations, Charlie Dalin (Apivia) a jugulé l’hémorragie. Son retard sur le duo était de 149,2 milles au classement de 15 heures ce mercredi. Le Normand évolue déjà dans le flux qui prendra du Nord dans les heures à venir et proposera 25 nœuds a priori réguliers dans une mer d’Ouest de 3 mètres environ.

À 459,1 milles derrière Yannick Bestaven, Jean Le Cam a gagné un peu de marge sur le groupe avec lequel il a navigué à vue hier, dans les vents faibles. Portés par un vent d’Ouest de plus de 20 nœuds (sur les fichiers), mais sans doute gênés dans leur descente vers la ZEA par une bulle de hautes pressions qui émerge de l’Ouest de la zone des glaces, le Roi Jean et ses compagnons de route (Damien Seguin, Benjamin Dutreux, Boris Herrmann et Louis Burton) devraient conserver une trajectoire plus au Nord que le trio de tête.

Plus loin enfin, le groupe formé d’Alan Roura (La Fabrique), 15e, et d’Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle), Stéphane Le Diraison (Time for Oceans), Manu Cousin (Groupe Sétin), Pip Hare (Medallia) et Didac Costa (One Ocean One Planet) évolue sur un fil entre l’anticyclone des Mascareignes au Nord et la dépression qui va se creuser ce jeudi dans le Sud, et qui leur promet des vents supérieurs à 35 nœuds et une mer bien formée. 

Classement 15:00 (heure française)

1. Yannick Bestaven, Maître CoQ IV, à 12 239,3 milles de l’arrivée
2. Thomas Ruyant, LinkedOut, à 15,86 milles du leader
3. Charlie Dalin, Apivia, à 149,16 milles du leader
4. Jean Le Cam, Yes We Cam!, à 459,12 milles du leader
5. Damien Seguin, Groupe APICIL, à 477,43 milles du leader 

Source : OConnection