Yannick Bestaven, leader du Vendée Globe, "Si j’arrive à m’échapper, ça peut être banco"

 

712 milles (de Maître CoQ IV à V and B – Mayenne) séparent les 10 premiers bateaux du Vendée Globe. Dans ces conditions météo tactiques, le Cap Horn, que les premiers pourraient atteindre le 2 ou le 3 janvier, devrait voir une ribambelle d’IMOCA se succéder. 

 

Crédit : JM Liot

Un anticyclone barre la route 

Yannick Bestaven parviendra-t-il à s’échapper devant cette zone de hautes pressions ? Même le premier concerné navigue un peu à vue : « Si j’arrive à m’échapper, ça peut être banco mais c’est dur à dire, je serai le premier à arriver dans les zones de hautes pressions et aussi le premier à en sortir, normalement ! » expliquait Yannick Bestaven à la vacation de 10h ce matin. Thomas Ruyant, lui, se gratte la tête en ajustant les modèles météo trois fois par jour : « On a encore de la pression pendant un petit moment, mais plus on va avancer, plus elle sera rare. J’espère que Yannick (Bestaven) ne va pas prendre la poudre d'escampette. » La seule chose certaine, c’est que cette grande masse dépourvue de vent se déplace vers la Zone d’Exclusion Antarctique, pile poil sur la route des IMOCA et devrait compresser tout ce petit monde. L’image de l’océan Pacifique et ses longs surfs sur le dos des dépressions en prend un coup. En ce moment, c’est plutôt empannages et chevaux de bois au petit trot le long de la barrière des glaces.

 

Entre deux dépressions 

Elle occupe les esprits de trois navigateurs. Cette fameuse bande rouge qui descend de Nouvelle-Zélande est une dépression assez creuse générant des rafales à plus de 40 nœuds. Romain Attanasio, Clarisse Crémer et désormais Louis Burton qui a perdu 400 milles suite son courageux pit-stop à Macquarie (3 montées au mât et réparations réussies) vont devoir faire le gros dos pour gérer entre mercredi et jeudi des vents de nord-est (ils seront donc au près) costauds et une mer bardée de talus. « Il ne faut pas aller trop vite pour ne pas se faire prendre au plus dur de la dépression » lançait Romain Attanasio dans une vidéo envoyée du bord. « Tant pis, je me ferais rattraper par derrière, mais je vais ralentir. Ce n’est pas très logique, j’ai du mal à faire ça » expliquait Clarisse Crémer avant-hier. Pour Louis Burton, le programme est inverse : cravacher maintenant pour passer devant la dépression avant qu’elle ne vienne franchement en travers de sa route.

 

Destremau à un gros ennui de barre 

Tout le monde cavale en avant du Cap Leeuwin dans d’excellentes conditions météorologiques pour avaler les milles. Tout le monde, sauf Sébastien Destremau qui ne s’en sort pas de ses multiples problèmes de barre et de pilote automatique, son bateau sursautant dans des embardées imprévisibles et nerveusement infernales à vivre pour le Toulonnais. « On peut dire que ça commence à sentir le sapin et je n’ai franchement pas beaucoup d'autres options que de ramener merci dans le port le plus proche... Ceci étant dit, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise ! » écrivait Sébastien ce matin. Le skipper laisse planer le doute sur sa volonté de continuer ou pas, voire de s’abriter pour réparer en Australie. Sa trajectoire Nord va le protéger des nervosités du Grand Sud : une grosse dépression devrait secouer les Kerguelen jeudi prochain. 

Classement à 15:00 (heure française) 

1. Yannick Bestaven, Maître CoQ IV, à 10 574.8 milles de l’arrivée
2. Charlie Dalin, Apivia, à 112.95 milles du leader
3. Thomas Ruyant, LinkedOut, à 153.14 milles du leader
4. Boris Herrmann, SeaExplorer - Yacht Club de Monaco, à 362.68 milles du leader
5. Jean Le Cam, Yes We Cam!, à 389.57 milles du leader

Source : OConnection