Aurélien Ducroz et son Class40 CROSSCALL au départ de la Fastnet Race, "Pendant la course des Açores on a eu deux problèmes"

Seconde course pour le class40 CROSSCALL et le duo Aurélien Ducroz - David Sineau qui seront au départ de la Rolex Fastnet Race dimanche 8 août. Après une prise en main musclée de leur nouveau prototype lors de la Les Sables - Horta, le Crosscall Sailing Team compte bien faire monter d’un cran les curseurs de performance du bateau. Aurélien et David navigueront en double alors que la Fastnet Race peut se faire en équipage (jusqu’à 4 équipiers). Un choix stratégique pour peaufiner leur préparation en vue de la Transat Jacques Vabre. Ils seront accompagnés d’Eric Gachet, médiaman. Aurélien Ducroz & David Sineau racontent.



Crédit : EStichelbaut

Quel a été le programme des dernières semaines ?

Le programme du mois de juillet n’a pas vraiment été celui prévu. Nous pensions faire 15 jours d'entraînement et finalement ça été 15 jours de chantier ! Et sortir le bateau de l’eau après 8 mois de construction et seulement 3 semaines de navigation n’était pas des plus agréables à vivre.

Quelles modifications ont été faites sur le bateau ?

Pendant la course des Açores on a eu deux problèmes. L’un sur le mât, car les lattes de la Grand Voile l’avaient endommagé. Donc on a dû démâter le bateau pour refaire des parties de ralingues. Et l’autre problème sur un safran ce qui n’est pas étonnant pour un prototype en développement. Mais on en a profité pour améliorer l’ergonomie à bord, ajouter de l'accastillage, optimiser les systèmes et la consommation d’énergie. Forcément on aurait préféré naviguer mais on a avancé sur d’autres choses et on va réussir à tenir le planning de course, c’est l’essentiel.


Dans quel état d’esprit partez-vous ?

On remet à l’eau 4 jours avant le début du Fastnet, donc c’est encore une fois un peu la course mais c’est comme ça. L’objectif des Açores était vraiment de passer 13 jours en mer et de faire le parcours pour avoir le maximum d’enseignements mais c’était un peu frustrant car on a dû souvent lever le pied. Maintenant on sait que le bateau structurellement est béton, la course des Açores était suffisamment longue, avec du vent pour espérer que les gros soucis aient été vus. 

Sur le Fastnet, l’objectif est de naviguer sans se poser de question. On part beaucoup plus rassuré avec un bateau qu’on ne connaît pas encore parfaitement mais quand même beaucoup mieux qu’avant. On va pouvoir profiter sans le stress du moindre bruit. La météo annonce un peu de vent donc on devrait pouvoir faire une vraie course full gaz, ça fera du bien ! Notre mediaman ne dira peut-être pas ça ...

Pourquoi faire le choix du double plutôt que l’équipage ?

Nous avons fait ce choix pour être en configuration Jacques Vabre et travailler sur notre fonctionnement et nos automatismes ensemble. En étant que deux, on navigue certes de façon un peu moins agressive et on manœuvre moins vite qu’à quatre, mais on embarque moins de poids et encore une fois l’objectif est la Jacques Vabre. Et il y a moyen de se battre devant. Être deux n’est pas un avantage mais ce n’est pas un inconvénient majeur pour autant. C’est de cette manière qu’on a envie de le faire. C’est une course de 4, 5 jours où on va se donner à fond et avec un montagnard de plus à bord puisque notre mediaman, Eric Gachet, est aussi guide de haute montagne ! 

 Source : E Rouzaud