Trois stratégies distinctes sur la Mini Transat, la flotte évolue au large des côtes du Sahara occidental

 

Ce dimanche, alors qu’elle évolue au large des côtes du Sahara occidental, la flotte de la 23e Mini Transat EuroChef s’est littéralement éclatée. Elle s’étale désormais sur plus de 180 milles en latitude et sur 130 milles en longitude. Certains ont choisi de filer tout droit vers le sud en misant sur la vitesse, d’autres sont dans la compromission et descendent en escalier pour se recaler petit à petit dans l’ouest, tandis qu’un dernier, l’Australien Christiaan Durrant (1015 – Little Rippa), opte clairement pour la route la plus courte en restant au plus près de l’orthodromie, ce qui va lui permettre, dans les prochaines heures, de récolter logiquement les honneurs au pointage. Un pointage qu’il convient donc de prendre avec des pincettes à ce stade de la course.

 

Crédit : V Olivaud

Le schéma actuel sur l’Atlantique Nord entre les Canaries et le Cap Vert est assez simple : il y a du vent au sud et très peu au nord. Les concurrents de la Mini Transat EuroChef doivent donc établir leurs stratégies en fonction, et le fait est qu’elles divergent, en témoignent les écarts importants qui se sont créés ces dernières 24 heures. Le gros du peloton a clairement opté pour un compromis et continue sa descente vers le sud en « escalier » en enchaînant les empannages au gré des petites variations du vent. A mesure qu’il progresse et se décale dans l’ouest, il profite d’un flux un peu plus Est, ce qui lui permet de raccourcir sa route tout en gagnant vers le sud pour profiter de davantage de pression. Si cette tactique semble la plus sage, rien ne permet toutefois aujourd’hui d’affirmer qu’elle sera la plus payante. Les deux autres stratégies observées sur le plan d’eau sont, elles-aussi, susceptibles de porter leurs fruits à moyen terme. En effet, les concurrents ayant choisi de filer quasiment tout droit, plein sud, bénéficient clairement de davantage de pression, ce qui pourrait leur permettre de combler la distance parcourue en plus. En ce sens, il convient notamment de surveiller l’Autrichien Christian Kargl (980 – All Hands on Deck), complètement décalé dans l’Ouest, qui cavale actuellement à plus de dix nœuds quand les leaders au pointage de 14 heures chez les Série, Federico Waksman (912 – Little Crazy), Léo Debiesse (916 – Les Alphas) et Léandre de Schrynmakers (906 – Drago), positionnés à l’opposé, affichent des vitesses moyennes oscillant entre 5 et 6 nœuds.
 

Vitesse versus route la plus courte 

Même chose ou presque en Proto avec Romain Tellier (865 – Guénify-Stid). Alors qu’il bombarde à 11,9 nœuds à 160 milles au large des côtes Africaines, ses rivaux positionnés entre 75 et 100 milles plus à l’Est font, certes, moins de route, mais progressent deux fois moins vite. Alors, la vitesse sera est-elle la clé de cette deuxième étape ? L’Australien Christiaan Durrant, lui, semble persuadé du contraire puisqu’il joue strictement la carte inverse, misant, lui, sur la trajectoire la plus courte à défaut d’être la plus rapide. Le choix de la route orthodromique est audacieux mais certains routages laissent penser qu’il n’est pas si fou. En attendant de le savoir, le skipper de Little Rippa va naturellement rapidement récolter les honneurs au pointage, ce dernier étant établi par rapport à la distance au but. Les choses devraient déjà commencer à être un peu moins floues d’ici trois jours. Dans la journée de mercredi, à plus ou moins 100-150 milles au nord-ouest de l’archipel du Cap Vert, le gros de la flotte devrait, de fait, commencer à mettre franchement le clignotant à droite. A noter par ailleurs : Romain Bigot (802 – Impulso) a été contraint d’effectuer une montée en tête de mât pour solutionner un problème tandis que Lucas Valenza-Troubat (606 – Six Saucisses), qui avait rapporté un début d’insolation hier, va beaucoup mieux aujourd’hui.

 Source : A Bargat