Damien Seguin et Benjamin Dutreux, "Nous avons atteint l’objectif que nous nous étions fixés : terminer premier des bateaux à dérives"

 

Groupe APICIL a coupé la ligne d’arrivée de la 15è édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre dimanche 28 novembre à 21h08’21’’ (heure française). Damien Seguin et Benjamin Dutreux terminent 11e en IMOCA et réalisent leur objectif en terminant 1er des bateaux à dérives. Ils ont mis 21 jours, 7 heures, 41 minutes et 21 secondes pour parcourir les 5 800 milles du parcours à une vitesse moyenne de 11,24 nœuds. Et si cette transatlantique a été marquante par sa longueur et ses conditions météos atypiques, elle laissera sans aucun doute un souvenir impérissable à Damien et Benjamin qui ont, une fois de plus, démontré leur complémentarité et leur panache.


Crédit : JL Carli

La délivrance ! 

Après 21 jours de mer, Damien Seguin et Benjamin Dutreux sont apparus au ponton de Fort-De-France moustachus, complices et tout sourire, ravis d’en avoir terminé avec cette transat qui leur a parfois donné du fil à retordre. « Nous avons atteint l’objectif que nous nous étions fixés à savoir terminer premier des bateaux à dérives mais le chemin a été long et compliqué. Nous sommes contents d’arriver de jour en plus ! Heureusement les choses se sont bien enchaînées sur la fin » explique Damien.

 

Des conditions particulières 

 Il est vrai que les conditions météos propices aux foilers n’ont pas avantagé le duo de Groupe APICIL. D’autant que ce dernier a rapidement été privé de son spi. Une voile qui a forcément manqué au duo comme le précise le skipper de Groupe APICIL : « c’est une voile qu’il fallait vraiment avoir. Et si nous l’avions eue, cela aurait forcément changé beaucoup de choses. Maintenant, nous nous sommes bien débrouillés avec le gennaker et nous avons fait notre course ».
 
Pour cela les deux skippers ont osé et tenté des coups stratégiques. Des bons, des mauvais parfois … Mais comme à leur habitude, ils ont fait preuve de pugnacité et de panache, se battant jusqu’à la fin pour grapiller des milles et des places au classement. « Les conditions n’ont pas été simples. Nous n’avons même pas pris un ris dans la grand-voile ce qui est assez particulier pour 20 jours de course ! Mais nous nous sommes quand même bien régalés. Il y a eu un beau match, on a bien régaté. La perte de notre spi dès le début de la course nous a obligés à prendre des options assez tranchées. » ajoute Benjamin.

 

Sur le plan humain, les deux hommes se sont parfaitement entendus et ce ne sont pas les nombreuses vidéos envoyées du bord par le duo qui diront le contraire. Un tandem complice, à l’écoute de l’un et de l’autre qui a su prendre du plaisir et « se serrer les coudes même dans les moments les plus durs » tout en portant haut et fort le message de l’inclusion.

 « Il y a eu une petite émotion avant de passer la ligne ». Damien le savait en partant du Havre, il y a trois semaines : cette arrivée en Martinique serait différente de toutes les autres car cette Transat Jacques Vabre était la dernière course qu’il disputait à la barre de son IMOCA. En effet, après quatre années passées à naviguer sur celui-ci et l’avoir mené à bon port lors de chaque grande course, Damien et son sponsor le Groupe APICIL ont choisi de poursuivre leur aventure avec un bateau à foils : l’actuel Maître CoQ de Yannick Bestaven. Damien effectuera le convoyage retour vers Lorient à bord de ce dernier. « J’aurai fait toutes les mers du globe avec mon bateau. C’est particulier. C’est un attachement car on le personnifie. Mais voilà c’est terminé. On part avec des ailes maintenant » confiait Damien avec un léger pincement au cœur. Même situation pour Benjamin qui a également fait l’acquisition d’un foiler. Tous deux navigueront donc l’an prochain en tant que concurrents sur ces bateaux dotés de « moustaches ».

 Source : Effets Mer