Gitana 17, LinkedOut, Primonial et Redman, les leaders de la Transat jacques Vabre, "stratégiquement c’est ouvert"

 

La fin de cette éprouvante première semaine de course ce scèle par de belles glissades vers le sud. Les duos se relaient d'une part à la barre pour gagner le moindre mile, le moindre nœud et d'autre part à la banette pour récupérer des premières nuits de courses avortées. Plusieurs passages stratégiques se succèdent selon les classes. Des plus rapides au plus lents, les bateaux ont respectivement en ligne de mire le Pot-au-noir, le Cap Vert, les Canaries et Madère.

 

Crédit : G Lebec

IMOCA : Régate inshore dans les Canaries

Pendant que la tête de flotte s’engage un à un dans le couloir des Canaries, entre Fuerteventura et Gran Canaria, l’arrière du groupe laisse Madère à tribord. LinkedOut, à qui Apivia a laissé le leadership il y a maintenant 24 heures, surveille dans son sillage ses trois poursuivants à moins de 30 milles nautiques. Charal, Apivia et Initiatives-Cœur tentent de grappiller la moindre longueur pour rattraper le foiler dont la couleur de coque doit leur rappeler l’eau martiniquaise. Les monocoques de 60 pieds filent pour les plus rapides à 15 noeuds et offrent aux duos des sensations qui « rappellent le Vendée Globe dernier » de certains.
 
Le rythme chaotique des premiers jours de course a cédé sa place à l’alternance entre la barre, l’ordinateur, la cuisine et la banette. De nouveau dans un vent soutenu et stable, les équipages semblent maintenant reposés et en forme pour glisser dans un alizé clément. Sur MACSF, Isabelle Joschke et Fabien Delahaye sont vigilants quant aux heures de sommeil après un début de course éprouvant. « Nous arrivons à bien gérer le sommeil, nous faisons bien attention de bien aller nous allonger dès que c'est possible. »

 

OceanFifty : la suite au prochain épisode

A mi-chemin entre les Canaries et le Cap Vert, les 7 multicoques de 50 pieds à l’allure rapide progressent vers le sud dans des conditions idéales. Le rythme est installé entre les duos des Oceanfifty, qui n’hésitent pas à récupérer des heures de banette entre deux sessions de barre.
 
Dans cette descente, la flotte se scinde distinctement en deux.
D’un côté, après avoir misé sur l’intérieur des Canaries, Koesio, Les P’tits Doudous et Leyton ont ensuite opté pour longer les côtes africaines,. De l’autre, Primonial, Solidaires en Peloton - Arsep, Groupe CGA - 1001 Sourires et Arkéma 4 ont privilégié l’option davantage offshore en passant à l’ouest des Canaries. Joints en vacation ce matin, Sebastien Rogues et Matthieu Souben précisent : « Nous rigolons bien parce que stratégiquement c’est ouvert. Pour l’instant il n’y a pas de premier ou de deuxième, aujourd’hui il y a deux options qui sont lancées. Nous ne feronspas la comptabilité de tout cela avant demain. Cela va se jouer après le Cap Vert ou le Pot-au-noir.» Partie compliquée et aléatoire de l’atlantique qui d’ailleurs fait plancher les marins : il est encore trop tôt pour décider d’un point d’atterrissage dans le Pot-au-noir, les fichiers étants à ce jour trop imprécis.
 

Class40 : ouverture des piscines

Quand les trois derniers passent tout juste le cap Finisterre, l’ensemble de la Class40 glisse dans le couloir de vent qui existe le long du Portugal. Ces allures portantes sont très appréciées des scows qui réalisent des remontées fulgurantes dans le classement. La trace de Redman, dont les skippers se sont relayés des heures à la barre afin de gagner même un demi nœud pour remonter sur leur concurrents en témoigne. Les empannages s’enchainent, Madère approche et la question va s’orienter rapidement sur quel côté choisir. Les vestes de quart sont remplacées par les maillots de bain tant les températures se réchauffent et les vagues se creusent : « Tout à l'heure, nous avons planté dans une vague. La piscine qui nous sert de cockpit s’est alors remplie. » nous écrivait ce matin Pierre Casenave-Péré, pour qui les surfs sont encore plus impressionnants de nuit et qui s’inquiète de la durée de vie des lampes torches dans les embruns à bord de Legallais.
 

Progression constante en Ultime

Les géants des mers font preuve d’une progression extrêmement stable, avec un classement identique depuis maintenant 48 heures. Le Cap Vert est contourné par l’ouest pour la majorité de la flotte. Menés par le Maxi Edmond de Rotschild, les trimarans volent à 25 noeuds. L’Ultime vert au foil tribord endommagé affiche même des vitesses de 27 nœuds, en profitant de la navigation sur son bord favorable, bâbord amure. Leur trajectoire va se prolonger vers le sud avant de rejoindre la Martinique : le chemin à parcourir pour aller chercher la marque de parcours Trindade et Martin Vaz est semé d’embuches avec un Pot-au-noir à traverser, dont les stratégies et routages s’affineront dès demain matin.

 

Le classement de 18h00

Ultime
1. Maxi Edmond de Rothschild
2. SVR - Lazartigue
3. Banque Populaire XI
 
Ocean Fifty
1. Primonial
2. Koesio
3. Solidaires en Peloton - ARSEP
 
Imoca
1. LinkedOut
2. Charal
3. Apivia
 
Class40
1. Redman
2. La Manche #EvidenceNautique
3. Edenred
 
Source : TJV