Les sudistes font un retour en force sur la Mini Transat, des écarts importants vont inexorablement se créer

 

C’est un vrai tournant dans cette 23e Mini Transat EuroChef qui s’opère concrètement aujourd’hui car des écarts importants vont inexorablement se créer au sein de la flotte. Des écarts qu’il sera compliqué de combler ensuite.

 

Crédit : V Olivaud

Le scénario était annoncé depuis plusieurs jours et voilà qu’aujourd’hui il se confirme : les sudistes font un retour en force aux avant-postes au pointage. Après avoir accepté dans un premier temps de perdre du terrain en rallongeant leur route, ils récoltent à présent les fruits de leur option en bénéficiant d’un flux de nord-est soufflant entre 15 et 18 nœuds qui les propulse bon train dans la bonne direction tandis qu’à l’inverse, leurs adversaires plus au nord mangent désormais leur pain noir et reculent au classement. En effet, en misant sur une trajectoire plus tendue, ils ont aussi pris le risque de se rapprocher un peu dangereusement d’une vaste bande de calmes plantée au milieu de l’Atlantique. Pour eux, la sanction est assez radicale. Pire, elle risque bien de se payer cher à l’arrivée. Et pour cause, ces prochaines heures, pendant que leurs rivaux vont continuer à débouler à plus de 10 nœuds de moyenne plein ouest, eux vont voir leurs vitesses osciller entre 4 et 6 nœuds et ne pas avoir d’autre solution que de gagner vers le sud tant bien que mal en « escalier », avant de pouvoir à leur tour obliquer leur route vers les Antilles.

 

Retour en force des sudistes 

Dans ce contexte, forcément, certains risquent de voir là quelques-unes de leurs ambitions s’envoler. Le coup risque notamment d’être un peu dur à encaisser pour des skippers tels que Melwin Fink (920 – SignForCom), actuel leader au classement général, et des pointures tels que Léo Debiesse (966 – Les Alphas), Julie Simon (963 – Dynamips), Jean Marre (991 – Sport dans la Ville – Time for the Planet) ou encore Gaël Ledoux (886 – Haltoflame – Ilots.site). Après avoir un temps trusté les premières places au pointage, ils dégringolent lentement mais sûrement au profit de marins comme Loïc Blin (871 – Technique Voile – Les entrepreneurs du Golfe), Jean Cruse (910 – Ini Mini Myni Mo), Marine Legendre (920 – EY – Pile Poil), Quentin Riché (947 – Race for Pure Ocean) et une vingtaine d’autres qui vont finir par également se replacer plus favorablement parmi lesquels les Italiens Alberto Riva 993 – EdiliziAcorbatica) et Giovanni Mengucci (1000 – Alpha Lyre), Romain Le Gall (987 – Les Optiministes – Tribord), Basile Bourgnon (975 – Erdenred) ou encore Christian Kargl (980 – All Hands on Deck), pour ne citer qu’eux.

 

Des vitesses moyennes qui augmentent 

Scénario identique ou presque en Proto pour des concurrents tels que Matteo Sericano (1011 – Gigali) ou encore François Champion (945 – Porsche Taycan) qui, après avoir occupé les commandes de la flotte durant cinq jours, rétrograde petit à petit, loin derrière les nouveaux leaders. Des leaders que sont désormais Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) - auteur d’un très joli coup au sud ces dernières 24 heures -, Tanguy Bouroullec (696 – Tollec MP/Pogo) et l’impressionnant Arno Biston avec son vieux bateau de 16 ans d’âge (551 – Bahia Express). Tous tiennent aujourd’hui de belles vitesses comprises entre 10 et 15 nœuds malgré les 100 milles qui les séparent en latéral. Preuve que si l’alizé n’est pas encore très fort, il souffle globalement à la même intensité pour tous les solitaires au sud, ce qui ne devrait d’ailleurs pas beaucoup évoluer dans prochaines 48 heures. Ce qui se modifie en revanche, et dans le bon sens, ce sont les ETA (estimations d’heures d’arrivées). Si hier les routages laissaient envisager des arrivées pour les premiers le samedi 13 novembre au matin, ils laissent à présent entrevoir un dénouement le vendredi 12 dans l’après-midi.

 

Source : A Bargat