L’heure du retour en course pour Isabelle Joschke et l’IMOCA MACSF, "beaucoup de fraîcheur et d’enthousiasme !"

 

Depuis le chantier d’hiver et la mise à l’eau de l’IMOCA MACSF en début de mois, Isabelle Joschke enchaîne les navigations de mise en place, de validation et d’entraînement en vue de cette nouvelle saison 2022 entièrement tournée vers le solitaire. Après un hiver consacré au repos, la navigatrice est ressourcée et fin prête pour la prochaine course : la Guyader Bermudes 1000 Race dont le départ sera donné le 8 mai prochain.

 

Crédit : MACSF

Qualificative pour la Route du Rhum, cette première course de la saison accueillera 24 solitaires pour 1 200 milles au départ et à l’arrivée de Brest via le Fastnet puis le waypoint Gallimard au Nord-Ouest du Cap Finisterre. Un parcours entre navigations côtières, rails de cargos et bateaux de pêche qui demandera une vigilance de tous les instants.
 

Un hiver réparateur 

Après une saison 2021 bien remplie avec notamment la Transat Jacques Vabre puis le ralliement Retour à la base, Isabelle Joschke a ressenti le besoin de s’arrêter : « J’ai adoré faire la Transat Jacques Vabre et son convoyage retour, c’était très enrichissant. Malgré tout, cela implique forcément une bonne pause derrière car ce sont beaucoup de nuits en mer. De plus j’avais bien enchaîné en 2021 alors qu’il me restait une fatigue résiduelle du Vendée Globe. Je sentais qu’il fallait que je me repose à fond pour me ressourcer physiquement et mentalement. Je démarre cette nouvelle saison avec beaucoup de fraîcheur et d’enthousiasme ! »

 

L’IMOCA MACSF optimisé en vue du Vendée Globe 2024 

Pendant ce temps, l’équipe technique MACSF n’a pas chômé et a effectué quelques modifications d’optimisation de l’électronique embarquée, mais aussi de l’ergonomie à bord, pour une meilleure fiabilité et une performance accrue. Après un tel chantier, la Guyader Bermudes 1000 Race offrira à Isabelle le temps et les milles nécessaires pour valider ces changements pensés en vue du prochain Vendée Globe. « Pour l’électronique, nous avons cherché la fiabilisation et la simplification. Comme on peut travailler sur l’ergonomie des manœuvres par exemple, il est important aussi d’optimiser l’ergonomie d’entretien du bateau. Les pièces électroniques sont désormais plus centralisées sur le bateau et donc plus facilement accessibles si j’ai une intervention technique à faire. Nous avons également travaillé sur sa fiabilité car l’électronique subit la corrosion. Même si on fait attention, on vit dans un air salin et les câbles et instruments n’aiment pas trop ça… Tout ça va être très important sur le Vendée Globe. Enfin, nous avons transformé l’étrave pour améliorer la performance au travers et surtout au portant car l’IMOCA MACSF enfournait facilement ce qui freinait sa progression. En modifiant la forme de l’étrave on fait en sorte qu’il rentre un peu moins dans l’eau à cette allure. De même, nous avons reculé le moteur pour reculer les poids, toujours de façon à moins enfourner au vent arrière. », explique Isabelle.

 

Retour en mode course avec un triple objectif en ligne de mire 

Premier épisode de la saison 2022, la Guyader Bermudes 1000 Race offre à Isabelle et à toute l’équipe à la fois une mise en jambes et une date limite à respecter, les obligeant à être prêts le 8 mai prochain. La skipper de l’IMOCA MACSF prendra le départ avec un triple objectif : se remettre en mode course et lancer sa saison en solitaire, valider le chantier d’hiver et boucler le parcours afin de se qualifier pour la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.
 
« Nous avons effectué un chantier ambitieux en temps passé. D’autant que la période n’est pas propice avec des délais de livraison des matériaux plus longs mais aussi un manque de main d’œuvre du fait du grand nombre de bateaux en construction actuellement. C’était donc un gros chantier pour notre équipe. Le départ imminent de la Guyader Bermudes 1000 Race est super parce que cela nous force tous à être en mode course avec un bateau prêt. Et même, en mode course en solitaire en ce qui me concerne, avec tout ce que cela exige physiquement. », estime la navigatrice.

 

Une première confrontation à risques 

Avec ses 1 200 milles entre la France, le Sud-Ouest de l’Irlande et le Nord-Ouest de l’Espagne, la Guyader Bermudes 1000 Race devrait offrir un superbe spectacle à tous les suiveurs… et un parcours piégeux aux 24 solitaires, comme le précise Isabelle : « Son tracé présente toutes les difficultés d’une navigation à proximité des côtes avec les dangers que cela entraîne (cailloux, îles, etc.) mais aussi dans des zones très fréquentées par les pêcheurs ou encore des cargos. Ce type de parcours implique également d’effectuer beaucoup de manœuvres, cela va donc être difficile physiquement. Ce sera exigeant au niveau sommeil car il faudra être constamment en veille. Enfin, cette course peut être stressante en fonction des conditions météo : si le vent est fort, ce sera difficile de manœuvrer, d’être performant et, en même temps, d’assurer la sécurité du bateau. De mon côté, je veux surtout me concentrer sur la manière dont je navigue, être focus sur le bateau et ma préparation pour la Route du Rhum, qui reste l’objectif principal de la saison. »

 

Source : J Cornille