C'est parti pour le prologue à Lorient, les Class40 font route vers Tanger, ville de départ de la Globe 40


Le départ du prologue de la première édition de la GLOBE40 reliant Lorient à Tanger a été donné ce samedi 11 juin entre la ville aux cinq ports et l’île de Groix. C’est à 15h précises que le comité de course a libéré les équipages pour effectuer un parcours côtier de 7 milles concocté par la direction de course devant la rade de Lorient. Les concurrents ont pris un bon départ. Les skippers de la GLOBE40 se sont attaqués à une mise en jambe de 920 milles théoriques vers la cité marocaine. Un avant-goût symbolique depuis le port historique de la Compagnie des Indes orientales, sur lequel les équipages vont pouvoir se rôder avant le départ officiel de la Grande Route qui les mènera en compétition aux quatre coins du globe.


Crédit : JM Liot



Il y avait de l’émotion sur les pontons de Lorient La Base au moment de larguer les amarres, car même s’il ne s’agit là que d’une mise en jambe, la prochaine fois que les skippers de la GLOBE40 poseront pied en terres bretonnes ils auront effectué une formidable aventure sportive à la voile autour du monde. Après avoir salué une dernière fois la citadelle de Port-Louis, édifice qui abrite le musée de la Compagnie des Indes, c’est dans un esprit de pionnier que les équipages ont rejoint la ligne de départ mouillée à quelques nautiques de la rade de Lorient. C’est donc une flotte internationale dénombrant pas moins de 18 marins et 8 nationalités qui s’est présentée sur la ligne de départ. C’est l’équipage marocain, hôte du futur GRAND DÉPART, qui s’est illustré en premier une fois le coup de canon donné. Simon Boussikouk et Omar Bensenddik ont pris un excellent départ, démontrant ainsi les qualités de régatier de l’ex vice-président de la Fédération Royale Marocaine de voile. Dans ces conditions idéales de vent et de soleil, l’équipage japonais mené par Masa Suzuki a rapidement sorti les muscles pour venir dominer le parcours côtier tout en signant des virements de bord d’une impeccable propreté. Une bonne entame qui a permis à l’équipage embarqué à bord de Milai Around The World de faire le plein de confiance avant de contourner la pointe ouest groisillonne et de faire cap sur Tanger. Derrière, les Class40 américain et hollandais, Amhas et Sec Hayai, se sont rendus coup sur coup le long des magnifiques falaises de l’île morbihannaise, offrant ainsi un magnifique spectacle au public présent sur l’eau, avant de prendre le large respectivement deuxième et troisième de ce côtier. C’est donc un préambule vivement disputé qui a eu lieu, donnant un avant-gout alléchant de la bagarre planétaire que s’apprêtent à vivre les marins engagés sur la première édition de la GLOBE40.

Revue des troupes lorientaises

Depuis 2019, le Japonais Masa Suzuki a fait le choix de s’installer dans la ville aux cinq ports. « Je préparais la Mini Transat et je voulais être encadré au niveau de la météo, de la technique, de la navigation… » raconte le skipper de MILAI around the World, qui prépare son tour du monde depuis désormais deux ans. « Je suis donc devenu membre de Lorient Grand Large, qui est la structure idéale pour accompagner les marins qui se lancent en course au large. Il était naturel pour moi de rester baser ici pour mon projet GLOBE40. » Accompagné par les professionnels du secteur mais aussi par nombre de marins lorientais, Masa porte aujourd’hui un équipage international, où des équipiers français, italiens ou - évidemment - japonais, se succèderont au gré des étapes. « Je suis un peu triste de quitter Lorient, j’ai hâte de revoir tous mes amis en mars prochain, mais je suis surtout ravi d’être au départ » conclut-il, avec comme objectif premier de boucler la boucle en toute sécurité.

Car un tour du monde en double, à bord de monocoques de 12 mètres de long n’est pas anodin. Raison pour laquelle Simon Boussikouk et Omar Bensenddik, skippers marocains de IBN BATOUTA TRIBUTE 2022, ont décidé d’effectuer leurs derniers entraînements à Lorient. Une expérience qui les aura profondément marqués, et inspirés, puisque le duo rêve déjà d’un pôle de formation à la course au large version Tanger.

Un désir de transmission que l’on retrouve chez Eric Grosclaude, co-skipper de The Globe en Solidaire, puisque l’un des équipiers du Francilien ne sera autre que son fils Léo, 27 ans. « Ce projet de GLOBE40, c’est l’histoire d’un passage de témoins entre deux enragés de la même famille, un fils qui ne vit que pour l’océan et un père qui rêve de courses et de navigations au large, et qui s’engagent ensemble dans la plus formidable des aventures » expliquait-il à l’organisation au moment de son inscription. Originaire de Seine et Marne mais adhérent Lorient Grand Large, Eric Grosclaude est en effet lorientais de coeur, lui qui a longtemps navigué à bord de Jolokia. Avec son fils, ils ont ainsi - eux aussi - fait le choix de baser leur projet à Lorient, avant d’y revenir au plus vite… en mars 2023 !

Source : Globe 40