La tête de flotte bientôt freinée sur la Vendée Arctique, Nicolas Lunven : "Cela va me permettre de revenir"

 

Près de 24h se sont écoulées depuis le coup d’envoi de la Vendée Arctique - Les Sables d’Olonne. Si la flotte a cavalé toute la nuit dans des conditions idéales, ce ne sera plus le cas dans les heures à venir. Les premiers s’approchent d’une dorsale anticyclonique, bien installée entre l’Irlande et les Açores, en travers de la route qui mène jusqu’à l’Islande. Nombreux sont ceux qui profiteront de cette accalmie pour réparer les premières petites blessures de leur IMOCA. Ce ne sera pas le cas de Szabolcs Weores. Le skipper hongrois est rentré aux Sables la nuit dernière et a été contraint à l'abandon aujourd'hui, après une avarie sur sa quille.

 

Crédit : Th Deregnieaux 

Une partition d’accordéon

Cette première nuit en mer s’est déroulée dans des conditions toniques. L’occasion de “tout de suite tester nos machines” déclarait Giancarlo Pedote (Prysmian Group). Dans les heures à venir, le scénario est tout autre : les concurrents vont entrer dans la dorsale anticyclonique et les écarts entre eux vont considérablement se réduire. “Dans la dorsale ça va faire un peu l’accordéon. Les premiers vont entrer dedans et ralentir. Cela va me permettre de revenir mais ils sortiront les premiers et l’écart va à nouveau se creuser.” expliquait Nicolas Lunven (Banque Populaire) ce matin à la vacation. Dans cette zone de vent très faible, les marins devront saisir la moindre petite risée et porter une attention toute particulière à chaque réglage. Les concurrents ont choisi leur positionnement, globalement plus au sud pour les foilers et plus au nord pour les bateaux à dérives, mais une part d'incertitude persiste “J’ai choisi mon positionnement sud, mais la dorsale évolue vite, les prévisions ne sont jamais parfaites et les modèles météo ne sont pas trop d’accord. Certains voient la dorsale plus gonflée que d’autres. Ce sera la surprise !” note Giancarlo Pedote. Pour que cette partition d’accordéon soit mélodieuse, il faudra donc aussi un peu de réussite…

 

Les petits (et gros) pépins du début de course

Cette zone de molle va permettre aux concurrents de s’atteler aux réparations des petits pépins survenus en ce début de course. Louis Duc (Fives - Lantana Environnement) indiquait ce matin, avec une voix plutôt calme et posée avoir “un petit problème de dérive, d’électronique, un hydrogénérateur qui s’arrache”. Manuel Cousin (Groupe SÉTIN) connaît lui aussi des problèmes d’hydrogénérateurs, suite à une collision avec un Ofni. Kojiro Shiraishi (DMG MORI GLOBAL ONE), en proie à des problèmes de hook ce matin, est parvenu à réparer après avoir hissé et affalé la grand-voile cinq fois. Le skipper japonais navigue normalement mais indique, dans une vidéo envoyée du bord, être fatigué après ses nombreuses manœuvres. Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo For A Job) a, lui, déchiré une partie de son J2 et avouait ce matin, tout comme Éric Bellion (COMMEUNSEULHOMME Powered by ALTAVIA), avoir été malade sur les premières heures de course.

 

Abandon de Szabolcs Weöres

Le Hongrois Szabolcs Weöres (SZABI Racing), de retour au port des Sables d’Olonne depuis cette nuit, a finalement décidé d’abandonner. Avec son équipe technique, ils n’étaient pas en mesure de réparer les problèmes du système hydraulique contrôlant la quille basculante de son IMOCA à temps pour pouvoir repartir avant demain mardi 14 juin 17h00.

 

Benjamin Dutreux : "l'arrière du bas de la grand-voile est déchiré"

"J’ai eu des soucis sur des voiles la nuit dernière. Là je suis au ralenti, j'essaye de réparer pour repartir dans de bonnes conditions. On est dans du vent assez faible donc c’est l’occasion de faire ça. J’ai eu un problème sur une voile d’avant, je pense qu’elle a tappé dans la grand-voile. L’arrière du bas de la grand-voile est déchiré. Depuis ça, je suis bloqué avec un ris. J’attendais des conditions plus clémentes pour essayer de réparer. Ma stratégie, c’est d’essayer de couper la dorsale au plus droit possible pour essayer de faire le moins de distance dans cette zone. En gros, faire du nord-ouest. Après, ce n’est pas évident car dans les dorsales, le vent tourne dans tous les sens et on a du mal à trouver l’angle que l’on souhaite.
Au début de la course j’étais un peu patraque. Au final, on est parti avec peu de vent mais ensuite, c’est monté rapidement, le bateau bougeait beaucoup. Mais ça y est, je commence petit à petit à prendre mes marques. La suite s’annonce assez stratégique.
"

Source : A Tort