Après un Vendée Globe, Pip Hare à l'assaut de la Route du Rhum, "je n’y avais jamais participé jusqu’à présent"

 

Pip Hare est l’une des quatre femmes engagées en IMOCA dans la Route du Rhum. Après avoir effectué un magnifique Vendée Globe 2020-2021 à bord de l’un des bateaux les plus anciens de la flotte, la navigatrice anglaise dispose désormais d’un foiler lui permettant de revoir ses ambitions à la hausse. Pip Hare dévoile ses objectifs et livre son analyse des premiers jours de course.

 

Crédit : Lloyd Images

Pip, que représente la Route du Rhum - Destination Guadeloupe pour vous ?

La Route du Rhum est l’une des plus grandes courses au large au monde, mais je n’y avais jamais participé jusqu’à présent. C’est donc un grand moment pour moi d’être ici à Saint-Malo. Je suis cette épreuve depuis que j’ai 15 ou 16 ans.

 

Quel est votre objectif pour votre première participation ?

Terminer, car il s’agit d’une course qualificative pour le Vendée Globe. Il faut que je boucle le parcours, mais je veux également bien naviguer et me battre avec les bateaux de la même génération, avec des foils de la même taille que les miens (Pip Hare navigue sur un IMOCA mis à l’eau en 2015 ayant appartenu à Armel Le Cléac’h puis à la Louis Burton, NDLR). Je veux m’étalonner par rapport à certains de ces bateaux-là.

 

Quelle a été votre réaction à l’annonce du report du départ de cette 12e édition, désormais prévu le mercredi 9 novembre à 14h15 ?

Ce report n’a pas été une déception pour moi. Ceci dit, j’étais bien préparée mentalement pour affronter cette situation. Il n’est pas évident de se détendre après toute cette agitation. Dès l’annonce du report, j’ai commencé à regarder la météo pour mercredi, tout comme je l’avait fait cinq jours avant le départ prévu dimanche.

 

Que vous inspire la nouvelle situation météo du départ et des premiers jours de course ?

La météo semble bien meilleure, même si la situation reste un peu la même. C’est une dépression venue de l’Atlantique qui domine et il va falloir traverser un front. Mais il sera bien moins agressif. D'après ce que j’ai vu ce matin, il va falloir progresser vers l’ouest pour passer le front. Ensuite, on devra déterminer s’il faut plonger vers le sud où il y aura moins de risques ou bien poursuivre la route vers l’ouest. On verra cela vendredi ou samedi, car c’est encore un peu loin. En tout cas, il y aura différentes options et donc des choix à faire. J’ai l’impression que la course va être assez rapide cette année. C’est une surprise après le bazar qu’il y avait sur les fichiers météo il y a quelques jours. D’ici le départ, je vais essayer de dormir autant que possible !

 

Sur 138 marins engagés cette année dans la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, seulement 7 sont des femmes. Que pensez-vous de cette situation ?

Ce n’est évidemment pas suffisant. Quel dommage ! Je pense que nous devons continuer avec une attitude positive pour montrer aux femmes qu’elles ont leur place dans ce sport. J’espère qu’il y en aura davantage par la suite. Lors du Vendée Globe 2020-2021, on avait l’impression que les femmes étaient bien présentes en IMOCA. Mais ce n’est pas le cas avec les multicoques, ni avec les Class40. En Angleterre, les courses en IRC marchent très bien, beaucoup de femmes y participent. Lors du Tour des Iles Britanniques l’été dernier, on a vu beaucoup de jeunes femmes talentueuses. Il faut transférer ce dynamisme vers la monotypie et les autres classes, tout en attirant des sponsors. Mais la transition vers une épreuve énorme comme la Route du Rhum n’est pas évidente.

 

Source : RDR