Crosscall, victime d'un démâtage sur la Route du Rhum est à la Corogne, Aurélien Ducroz : "Tout remettre en ordre de marche"

 

Jeudi 17 novembre, aux environs de 16h30, Aurélien Ducroz et son Class40 Crosscall ont rejoint La Corogne au terme de près de cinq jours passés sous gréement de fortune, en proie à des conditions de mer et de vent particulièrement musclées. Une véritable délivrance pour le skipper qui, pour mémoire, avait subi un démâtage à 350 milles au large des côtes Espagnoles alors qu’il bataillait aux portes du Top 10 dans le cadre de la 12e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe. La priorité du Chamoniard et de son équipe : organiser le rapatriement du bateau en Bretagne tout en se projetant d’ores et déjà vers la suite avec un objectif, celui de continuer de performer au plus haut-niveau sur un programme de courses au large qui s’étend jusqu’en 2024 avec Crosscall, le constructeur français de smartphones ultra-résistants et durables.

 

Crédit : A Ducroz

Victime d’un démâtage le 12 novembre dernier alors qu’il évoluait dans des conditions particulièrement éprouvantes, Aurélien Ducroz a rallié le port de La Corogne, cet après-midi. « Je suis tellement content d’arriver ! Quel calvaire ! Ces cinq jours ont été très longs et très compliqués à gérer mais cette fois, ça y est, je suis à quai ! Je suis bon pour un sérieux mal de terre après autant de temps passé à me faire lessiver à la dérive ! », a relaté le skipper du Class40 Crosscall, visiblement soulagé après ce long périple en mode « bouchon ». « Ces derniers jours, le stress a été permanent. Le fait d’être privé de moteur et donc de ne plus être manœuvrant a généré beaucoup de stress, en particulier lors de la traversée du rail des cargos au large du cap Finisterre hier, puis peu avant l’atterrissage en Espagne ce matin », a détaillé le Chamoniard dont l’épilogue, dans cette 12e édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, n’est, certes, par celui qu’il avait espéré, mais qui restera un fait marquant de sa carrière et de son histoire commune avec Crosscall. « Dans mon malheur, j’ai finalement eu la chance inouïe que Mikaël Mergui, l’un de mes concurrents de la Class40 alors en escale à La Corogne à la suite de soucis techniques, reçoive l’autorisation de la Direction de course de nous porter assistance, à Amélie Grassi et à moi. Accompagné de nos préparateurs respectifs, il nous a rejoint à la mi-journée afin de nous livrer en gasoil, simplifiant du même coup nos derniers milles de galère », a relaté Aurélien, forcément touché cette belle solidarité propre aux gens de la mer.

 

« Il va falloir, dans un premier temps, essayer de comprendre pourquoi le mât a cassé. Il y a des questions à se poser. Il va y avoir aussi cette frustration terrible à digérer. On s’est battu pour ce projet et pour cette Route du Rhum. C’est dur d’avoir tout vu s’arrêter aussi vite même s’il y a beaucoup de motifs de satisfaction malgré tout. Lors de mes quatre premiers jours de course, malgré les conditions qui n’étaient pas forcément faciles, j’avais l’impression que tout déroulait. Le sommeil, les manœuvres… Tout était fluide. J’avais réellement le sentiment de parfaitement savoir quoi faire et où aller. J’avais la vitesse et je tirais les bons bords. C’était grisant. Les sensations étaient vraiment bonnes et je m’éclatais. Tout ça est évidemment hyper positif. A présent, il faut tout remettre en ordre de marche. C’est un gros défi mais on sait faire, et on va le faire pour repartir au taquet dès le printemps prochain », a promis Aurélien Ducroz.

 

Reconstruire la suite

La suite ? Organiser le retour du Class40 Crosscall en Bretagne au plus vite puis lancer la construction d’un nouveau mât et d’un nouveau gréement afin de poursuivre cette belle histoire commune avec la marque Crosscall. Une histoire débutée il y a trois ans et qui va se poursuivre jusqu’en 2024 avec l’objectif de continuer de montrer la performance du Lift V2 Crosscall sur les plus grandes courses au large, ainsi qu’ils l’ont fait lors du Mondial 40, en juin dernier, en remportant le titre, mais aussi lors de cette Route du Rhum – Guadeloupe, en jouant en avant-postes avec panache lors des quatre premiers jours de course.

 

Source : E Rouzaud